Projet de simplification : les propositions parlementaires qui touchent au droit du travail

Publié le 16/02/2024 à 10:23, modifié le 19/02/2024 à 16:46 dans Contrat de travail.

Temps de lecture : 7 min

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Un rapport parlementaire constitué de 14 mesures visant à simplifier la vie des entreprises a été remis, jeudi 15 février, à Bruno Le Maire et Olivia Grégoire. Ce rapport propose notamment de supprimer l’obligation de créer une BDESE, voire de relever son seuil de mise en place. Il émet également l’idée, pour les jeunes entreprises de moins de 50 salariés de déroger à certaines dispositions de leur convention collective avec l'accord des salariés.

Le rapport parlementaire « Rendre des heures aux Français – 14 mesures pour simplifier la vie des entreprises » qui a été remis à Bruno Le Maire, ministre de l’Economie et Olivia Grégoire, ministre déléguée chargée des Entreprises s’inscrit dans les « Rencontres de la simplification » lancées par les ministres le 15 novembre dernier. Cette consultation servirait de base à un projet de loi visant à simplifier et libérer l’économie qui pourrait être examiné par les parlementaires avant l’été.

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Il faut savoir que 1500 contributions ont également été faites par les fédérations professionnelles.

Mettre un terme aux formalités administratives redondantes et inutiles

L’objectif est de simplifier les démarches des entreprises. Le rapport cite plusieurs exemples et propose des solutions.

Ainsi, le rapport constate que les entreprises déclarent souvent les mêmes informations à différents organismes publics. Le rapport cite le cas de la déclaration des honoraires ou des commissions versées à des personnes extérieures à l'entreprise. Il est proposé de supprimer le double dépôt du formulaire DAS2 via la déclaration sociale nominative et le site de l’administration fiscale.

Le rapport envisage d’harmoniser les dispositions des différents Codes (du travail, de la Sécurité sociale, etc.). Pour cela, il donne l’exemple du calcul de l’effectif d’entreprise. Le Code de la Sécurité sociale ne prend en compte que l’effectif de l’entreprise tandis que le Code du travail tient compte du personnel extérieur sous certaines conditions. Ce qui peut être une source d’erreur pour les entreprises.

Le rapport préconise de supprimer l’obligation de créer une BDESE dont l’utilité réelle ne serait, selon lui, pas avérée dans un contexte de renforcement des obligations de reporting extra-financier. Le rapport préconise également de relever le seuil de mise en place de la BDESE. L’obligation s’applique aujourd’hui aux entreprises d’au moins 50 salariés. Il soumet l’idée de le passer à 250 salariés.

Autre sujet, l’indemnisation des arrêts de travail. Il suggère de simplifier la déclaration des arrêts de travail et la liquidation des indemnités journalières. L’idée est que le versement des indemnités journalières serait déclenché par la transmission de l’avis de travail par le médecin ou l’assuré.

Le rapport pointe du doigt le nombre d’enquêtes annuelles obligatoires auxquelles les entreprises sont soumises notamment pour les statistiques nationales. Il propose d’en supprimer et si elles ne peuvent pas l’être, de repenser la méthode de collecte des informations notamment en mettant en place une coordination des enquêtes et un pré-remplissage de celles-ci avec les données détenues par l’administration.

Le rapport préconise de simplifier et généraliser le recours au TESE pour les entreprises de moins de 50 salariés. Pour rappel, le TESE permet de gérer l’ensemble des salariés. Il simplifie les déclarations sociales (calcul de la rémunération, calcul et déclaration des cotisations sociales, bulletin de paie, etc.) et de réaliser les formalités liées à l’embauche (Code du travail, art. L. 1273-3 et L. 1273-5 ). Mais, certaines formalités (contribution à la formation professionnelle prévue par les différentes conventions collectives, prévoyance, etc.) restent encore à la charge des employeurs.

Le rapport propose que le TESE pour les entreprises de moins de 50 salariés intègre l’ensemble des flux financiers et administratifs liés aux formalités sociales.

Le rapport souligne qu’au-delà de ces exemples, un travail de fond est nécessaire pour établir une liste des principaux doublons afin de les supprimer par la loi ou le règlement dans l'année, voire l’année 2025.

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