Violences sexistes et sexuelles sous relation d’autorité : faire de leur prévention un sujet obligatoire de négociation ?
Un rapport remis au Gouvernement le 18 novembre 2024 dresse un état des lieux du « fléau persistant » que constituent les violences sexistes et sexuelles (VSS) sous relation d’autorité et de pouvoir. 15 recommandations visant spécifiquement le monde du travail ont été formulées.
Violences sexistes et sexuelles : un fléau persistant non limité au monde du travail
Depuis 2017, annĂ©e caractĂ©risĂ©e par l’émergence et le dĂ©veloppement rapide de la vague #MeToo, la lutte contre les violences faites aux femmes constitue une prioritĂ© du Gouvernement.Â
Dans ce contexte, le rapport remis au Gouvernement le 18 novembre 2024 par la mission interministérielle pour la protection des femmes contre les violences (Miprof) propose un état des lieux des actions mises en œuvre et établit un certain nombre de recommandations dans le but de construire une « chaîne vertueuse de prévention, de repérage, de sanction, d’accompagnement et de réparation ».
Son principal constat : malgrĂ© de nombreuses rĂ©formes lĂ©gislatives, les violences sexistes et sexuelles (VSS) sous relation d’autoritĂ© ou de pouvoir continuent de persister. Ainsi, en 2021, près de 1,4 million de femmes ont dĂ©clarĂ© avoir subi des violences sexistes et sexuelles hors cadre familial. Le taux de dĂ©pĂ´t de plainte est, quant Ă lui, extrĂŞmement faible : seulement 2 % des victimes ont portĂ© plainte auprès des forces de l’ordre.Â
Le monde du travail est particulièrement concerné. L’enquête GENESE de 2021 - dont la Miprof recommande la reconduction en 2025 - avait notamment mis en exergue qu’entre 2015 et 2020, 21 % des femmes ont déclaré avoir subi à la fois des comportements sexistes ou sexuels au travail (contre 3,9 % pour les hommes). Les auteurs constatent néanmoins que le sexisme et l’emprise « se nichent de façon insidieuse dans certaines relations de pouvoir, d’autorité, de subordination, bien au-delà des relations de travail » (militants de partis politiques, élus ou bénévoles d’associations, etc.).
Comment prévenir les violences sexistes et sexuelles sur le lieu de travail ?
La suite du contenu est réservée aux abonnés à l'Actualité Premium
Essayez l'Actualité Premium
À partir de 9,90€ / mois- Déblocage de tous les articles premium
- Accès illimité à tous les téléchargements
Violences sexistes et sexuelles : un fléau persistant non limité au monde du travail
Depuis 2017, annĂ©e caractĂ©risĂ©e par l’émergence et le dĂ©veloppement rapide de la vague #MeToo, la lutte contre les violences faites aux femmes constitue une prioritĂ© du Gouvernement.Â
Dans ce contexte, le rapport remis au Gouvernement le 18 novembre 2024 par la mission interministérielle pour la protection des femmes contre les violences (Miprof) propose un état des lieux des actions mises en œuvre et établit un certain nombre de recommandations dans le but de construire une « chaîne vertueuse de prévention, de repérage, de sanction, d’accompagnement et de réparation ».
Son principal constat : malgrĂ© de nombreuses rĂ©formes lĂ©gislatives, les violences sexistes et sexuelles (VSS) sous relation d’autoritĂ© ou de pouvoir continuent de persister. Ainsi, en 2021, près de 1,4 million de femmes ont dĂ©clarĂ© avoir subi des violences sexistes et sexuelles hors cadre familial. Le taux de dĂ©pĂ´t de plainte est, quant Ă lui, extrĂŞmement faible : seulement 2 % des victimes ont portĂ© plainte auprès des forces de l’ordre.Â
Le monde du travail est particulièrement concerné. L’enquête GENESE de 2021 - dont la Miprof recommande la reconduction en 2025 - avait notamment mis en exergue qu’entre 2015 et 2020, 21 % des femmes ont déclaré avoir subi à la fois des comportements sexistes ou sexuels au travail (contre 3,9 % pour les hommes). Les auteurs constatent néanmoins que le sexisme et l’emprise « se nichent de façon insidieuse dans certaines relations de pouvoir, d’autorité, de subordination, bien au-delà des relations de travail » (militants de partis politiques, élus ou bénévoles d’associations, etc.).
Comment prévenir les violences sexistes et sexuelles sur le lieu de travail ?
Le rapport propose au total 41 recommandations dont 15 recommandations prioritaires dans le monde du travail, parmi lesquelles :Â
faire de la prévention des violences sexistes et sexuelles (VSS) un sujet obligatoire de négociation à tous les niveaux sous peine de sanction pour les employeurs ;
généraliser, dans les entretiens annuels, des questions spécifiques sur les VSS ;
rendre la formation aux VSS obligatoire pour toute personne en position d’autorité ou de responsabilité ;
créer un label « Agir contre les violences sexistes et sexuelles » pour distinguer les structures qui mettent en œuvre des outils de formation et de prévention adaptés.
Les auteurs rappellent que l’employeur constitue un « acteur clĂ© de la lutte contre les VSS » en entreprise et est soumis Ă trois catĂ©gories d’obligations :Â
lutter contre le harcèlement sexuel et les agissements sexistes au titre de son obligation de santé et de sécurité (Code du travail, article L. 4121-1) ;
évaluer les risques professionnels en tenant compte de l’impact différencié de l’exposition au risque en fonction du sexe ;
désigner un référent en matière de lutte contre le harcèlement sexuel au sein du comité social et économique (CSE) et, dans les entreprises d’au moins 250 salariés, désigner un référent chargé d’orienter, d’informer et d’accompagner les salariés en matière de lutte contre le harcèlement sexuel et les agissements sexistes.
Vous souhaitez améliorer votre communication pour faire prendre conscience des différents risques en santé-sécurité au travail ? Découvrez la documentation « Communication en Santé Sécurité au Travail ».
Mission interministérielle pour la protection des femmes contre les violences, Les violences sexistes et sexuelles sous relation d’autorité ou de pouvoir : agir contre ce fléau trop longtemps ignoré, rapport du 18 novembre 2024
Juriste, rédactrice en droit de l’environnement et santé-sécurité au travail
Titulaire du Master 2 en droit de l’environnement de l’Université Paris-Saclay, j’ai d’abord exercé en bureau d’études en tant que juriste consultante hygiène-sécurité-environnement (HSE). J’exerce …
- La communication non violente : entre mode de communication tendance et processus de gestion des émotionsPublié le 23 avril 2025
- La solitude au travailPublié le 16 avril 2025
- Avoir confiance en soiPublié le 9 avril 2025
- Harcèlement moral : sa reconnaissance n'est pas subordonnée à la dégradation effective des conditions de travail du salariéPublié le 4 avril 2025
- Promotion interne : gérer les rivalités pour prévenir les conflitsPublié le 1 avril 2025