Santé-sécurité au travail : ce qu'il faut savoir pour bien aborder le mois d'avril 2025
Le mois d'avril sera marqué, cette année, par l'arrivée de plusieurs nouveautés dans le domaine de la santé-sécurité au travail. Réforme des IJSS, analyse des agents chimiques dangereux, déploiement du passeport de prévention : tour d’horizon des changements et des échéances à retenir.
IJSS : abaissement du plafond des revenus pris en compte pour leur calcul
Depuis le 1er avril 2025, le plafond des revenus pris en compte pour le calcul des IJSS a évolué de 1,8 à  1,4 SMIC mensuel. Ce qui, mécaniquement, a provoqué un abaissement du montant maximal des indemnités versées par la Sécurité sociale à un salarié en arrêt maladie.
Rappel
La publication du dĂ©cret actant cette rĂ©duction, annoncĂ©e puis retardĂ©e suite Ă la censure du Gouvernement Barnier, est finalement intervenue le 21 fĂ©vrier 2025.Â
Pour mémoire, les IJSS correspondent à  50 % du salaire journalier de base (SJB) du salarié. Le SJB étant lui-même :
- Ă©gal, en règle gĂ©nĂ©rale, Ă 1/91,25 du total des 3 derniers salaires versĂ©s au salariĂ© avant son arrĂŞt travail ;Â
- plafonnĂ© Ă une certaine valeur du SMIC mensuel, en l’occurrence 1,4 fois depuis le 1er avril.Â
Pour résumer les impacts suscités par cette réforme :
 | Arrêt de travail prescrit jusqu’au 31 mars 2025 (valeur du SMIC au 1er novembre 2024) | Arrêt de travail prescrit à compter du 1er avril 2025 (valeur du SMIC au 1er novembre 2024) |
Plafond des revenus pris en compte | 3243,24 € (1,8 x 1801,80) | 2522,52 € (1,4 x 1801,80) |
SJB maximal | 106,63 € (3243,24 x 3/91,25) | 82,93 € (2522,52 x 3/91,25) |
Montant maximal des IJSS | 53,31 € (50 % de 106,63) | 41,47 € (50 % de 82,93) |
Plus concrètement, cette mesure va donc engendrer :
- une baisse du niveau d’indemnisation du salarié si celui-ci ne peut pas prétendre au versement d’une indemnité complémentaire patronale ;
- une augmentation du niveau de prise en charge patronale lorsque celui-ci est tenu, totalement ou partiellement, à un maintien de salaire ;
- une augmentation des cotisations versées par les employeurs à leur organisme de prévoyance.
Source : Décret n° 2025-160 du 20 février 2025 relatif au plafond du revenu d'activité servant de base au calcul des indemnités journalières dues au titre de l'assurance maladie, Jo du 21
Suspicion de présence ou d’émission d’agents chimiques dangereux
L’agent de contrĂ´le de l’Inspection du travail peut demander Ă l’employeur de faire procĂ©der, par un organisme accrĂ©ditĂ©, Ă l’analyse de toutes matières susceptibles de comporter ou d’émettre des agents chimiques dangereux (ACD).Â
C’est Ă la double condition, toutefois, que :Â
- la présence d’ACD soit suspectée ;
- l’employeur ne soit pas en mesure de justifier la composition des matières identifiées.
Depuis le 1er avril, est habilitĂ© Ă conduire cette analyse tout organisme disposant d’une accrĂ©ditation dĂ©livrĂ©e :Â
- par le Comité français d'accréditation (COFRAC) ou par tout autre organisme équivalent ;
- sur la base du respect d'un référentiel d'accréditation comportant la norme NF EN ISO/IEC 17025 : 2017 « Exigences générales concernant la compétence des laboratoires d'étalonnages et d'essais ».
A noter, au passage, que l’organisme doit aussi faire preuve d’indépendance vis-à -vis :
- des entreprises pour lesquelles il effectue l'analyse ;
- du fabricant, du fournisseur, de l'acheteur, du propriétaire ou de l'utilisateur de toutes matières faisant l'objet de l'analyse.
Pour en savoir davantage sur les modalités de prélèvement et d’analyse à respecter, consultez notre article : Analyse des agents chimiques dangereux sur demande de l'Inspection du travail : modalités de réalisation précisées.
Source : ArrĂŞtĂ© du 26 fĂ©vrier 2025 relatif aux conditions d'accrĂ©ditation des organismes et aux mĂ©thodes de prĂ©lèvement et d'analyse de toutes matières susceptibles de comporter ou d'Ă©mettre des agents chimiques dangereux rĂ©alisĂ©s Ă la demande de l'agent de contrĂ´le de l'inspection du travail, Jo du 9 marsÂ
Déploiement du passeport de prévention
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IJSS : abaissement du plafond des revenus pris en compte pour leur calcul
Depuis le 1er avril 2025, le plafond des revenus pris en compte pour le calcul des IJSS a évolué de 1,8 à  1,4 SMIC mensuel. Ce qui, mécaniquement, a provoqué un abaissement du montant maximal des indemnités versées par la Sécurité sociale à un salarié en arrêt maladie.
Rappel
La publication du dĂ©cret actant cette rĂ©duction, annoncĂ©e puis retardĂ©e suite Ă la censure du Gouvernement Barnier, est finalement intervenue le 21 fĂ©vrier 2025.Â
Pour mémoire, les IJSS correspondent à  50 % du salaire journalier de base (SJB) du salarié. Le SJB étant lui-même :
- Ă©gal, en règle gĂ©nĂ©rale, Ă 1/91,25 du total des 3 derniers salaires versĂ©s au salariĂ© avant son arrĂŞt travail ;Â
- plafonnĂ© Ă une certaine valeur du SMIC mensuel, en l’occurrence 1,4 fois depuis le 1er avril.Â
Pour résumer les impacts suscités par cette réforme :
 | Arrêt de travail prescrit jusqu’au 31 mars 2025 (valeur du SMIC au 1er novembre 2024) | Arrêt de travail prescrit à compter du 1er avril 2025 (valeur du SMIC au 1er novembre 2024) |
Plafond des revenus pris en compte | 3243,24 € (1,8 x 1801,80) | 2522,52 € (1,4 x 1801,80) |
SJB maximal | 106,63 € (3243,24 x 3/91,25) | 82,93 € (2522,52 x 3/91,25) |
Montant maximal des IJSS | 53,31 € (50 % de 106,63) | 41,47 € (50 % de 82,93) |
Plus concrètement, cette mesure va donc engendrer :
- une baisse du niveau d’indemnisation du salarié si celui-ci ne peut pas prétendre au versement d’une indemnité complémentaire patronale ;
- une augmentation du niveau de prise en charge patronale lorsque celui-ci est tenu, totalement ou partiellement, à un maintien de salaire ;
- une augmentation des cotisations versées par les employeurs à leur organisme de prévoyance.
Source : Décret n° 2025-160 du 20 février 2025 relatif au plafond du revenu d'activité servant de base au calcul des indemnités journalières dues au titre de l'assurance maladie, Jo du 21
Suspicion de présence ou d’émission d’agents chimiques dangereux
L’agent de contrĂ´le de l’Inspection du travail peut demander Ă l’employeur de faire procĂ©der, par un organisme accrĂ©ditĂ©, Ă l’analyse de toutes matières susceptibles de comporter ou d’émettre des agents chimiques dangereux (ACD).Â
C’est Ă la double condition, toutefois, que :Â
- la présence d’ACD soit suspectée ;
- l’employeur ne soit pas en mesure de justifier la composition des matières identifiées.
Depuis le 1er avril, est habilitĂ© Ă conduire cette analyse tout organisme disposant d’une accrĂ©ditation dĂ©livrĂ©e :Â
- par le Comité français d'accréditation (COFRAC) ou par tout autre organisme équivalent ;
- sur la base du respect d'un référentiel d'accréditation comportant la norme NF EN ISO/IEC 17025 : 2017 « Exigences générales concernant la compétence des laboratoires d'étalonnages et d'essais ».
A noter, au passage, que l’organisme doit aussi faire preuve d’indépendance vis-à -vis :
- des entreprises pour lesquelles il effectue l'analyse ;
- du fabricant, du fournisseur, de l'acheteur, du propriétaire ou de l'utilisateur de toutes matières faisant l'objet de l'analyse.
Pour en savoir davantage sur les modalités de prélèvement et d’analyse à respecter, consultez notre article : Analyse des agents chimiques dangereux sur demande de l'Inspection du travail : modalités de réalisation précisées.
Source : ArrĂŞtĂ© du 26 fĂ©vrier 2025 relatif aux conditions d'accrĂ©ditation des organismes et aux mĂ©thodes de prĂ©lèvement et d'analyse de toutes matières susceptibles de comporter ou d'Ă©mettre des agents chimiques dangereux rĂ©alisĂ©s Ă la demande de l'agent de contrĂ´le de l'inspection du travail, Jo du 9 marsÂ
Déploiement du passeport de prévention
ConformĂ©ment au nouveau calendrier prĂ©sentĂ© par le ministère du Travail le 17 fĂ©vrier dernier, le dĂ©ploiement du passeport de prĂ©vention va enfin se poursuivre.Â
Rappel
Ce dispositif, créé par les partenaires sociaux puis repris dans la loi Santé, vise à :
- regrouper, en un lieu sécurisé, toutes les données concernant les formations et les justificatifs de réussite en santé et sécurité au travail d’un salarié ;
- faciliter le partage d’informations entre employeurs, salariés et organismes de formation ;
- anticiper les péremptions et les mises à jour des formations, pour maintenir le niveau de compétence des salariés à jour, tout en évitant les formations redondantes.
Jusqu’à présent, seule une version bêta est disponible au profit exclusif des salariés et des demandeurs d’emploi.
Le 28 avril prochain constituera donc une date-clé puisque les services du passeport de prévention seront officiellement ouverts aux organismes de formation. Les prochaines évolutions sont attendues, quant à elles, au premier et au dernier trimestre de l’année 2026.
Source : Ministère du Travail, actualités, Passeport de prévention : un nouveau calendrier de déploiement, 17 février 2025
Correction des facteurs d’exposition aux risques professionnels
Chaque annĂ©e, il revient Ă l’employeur de dĂ©clarer, dans sa DSN du mois de dĂ©cembre, l’exposition de ses salariĂ©s Ă un ou plusieurs facteurs de risques professionnels Ă©ligibles au C2P.Â
Pour l’année 2024, ce dernier avait donc jusqu’au 6 ou 15 janvier 2025 pour accomplir cette formalité.
Si l’employeur a constatĂ©, depuis lors, que sa dĂ©claration annuelle Ă©tait erronĂ©e ou incomplète, il peut apporter des corrections.Â
Dès lors, si celles-ci ne sont pas à la faveur du salarié, elles pourront être réalisées, dernier délai, sur la DSN de mars, attendues les 7 ou 15 avril. En revanche, si celles-ci sont à la faveur du salarié, elles pourront être réalisées jusqu’au 31 décembre 2027.
Source : Net-entreprises.fr, actualités, C2P : jusqu’à quand corriger les facteurs de risques professionnels en DSN ?, 14 mars 2025
Juriste en droit social et rédacteur au sein des Editions Tissot
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