Sobriété énergétique : le CSE et les DS vont encore être mobilisés cet hiver !

Publié le 10/11/2023 à 08:16 dans Comité social et économique (CSE).

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Moins de jargon, plus de solutions

Les Éditions Tissot facilitent l'application du droit du travail au quotidien dans les entreprises.

L’année dernière, les pouvoirs publics ont élaboré un plan de sobriété avec un certain nombre d’actions auxquelles les partenaires sociaux peuvent être associés. Un an après, le bilan de ce plan est positif et un acte 2 est lancé.

Sobriété énergétique : chacun peut agir

Pour faire face à la crise énergétique et éviter les coupures de courant, différentes mesures avaient été conseillées aux Français comme aux entreprises dès octobre 2022. Un plan de 15 actions concrètes avait ainsi été proposé aux entreprises avec des mesures sur :

  • la tempĂ©rature des locaux (19 degrĂ©s maximum) ;
  • le fait de relayer auprès des salariĂ©s les alertes relatives aux pĂ©riodes de tension sur le rĂ©seau via le dispositif Ecowatt ;
  • ou encore Ă©teindre l’éclairage intĂ©rieur des bâtiments dès qu’ils sont inoccupĂ©s.

Aujourd’hui un bilan vient d’être dressé à l’occasion d’un colloque et il est positif puisque d’août 2022 à août 2023, la consommation cumulée d’électricité et de gaz a diminué de 12 %, y compris après correction des effets météorologiques et climatiques. Mais les efforts vont devoir se poursuivre, l’objectif étant de diminuer notre consommation de gaz et d’électricité de 10 % d’ici fin 2024 et de 40 % d’ici 2050 par rapport à 2019. A cette fin, de nouvelles mesures vont arriver comme mobiliser davantage les grandes entreprises ou promouvoir les mobilités propres en entreprise avec :

  • l’extension du champ du remboursement par les employeurs des dĂ©penses de transport des salariĂ©s aux services de location de vĂ©los privĂ©s ;
  • la prorogation, jusqu’au 31 dĂ©cembre 2027, de la rĂ©duction d’impĂ´t sur les sociĂ©tĂ©s pour les entreprises qui mettent une flotte de vĂ©los de fonction Ă  disposition de leurs salariĂ©s.

Les représentants du personnel peuvent s’emparer du sujet

On le sait, les représentants du personnel ont de plus en plus de prérogatives environnementales et les préoccupations environnementales sont de plus en plus discutées en entreprise. Le CSE doit notamment être informé au cours des 3 grandes consultations récurrentes (orientations stratégiques, situation économique et financière et politique sociale) sur les conséquences environnementales de l’activité de l’entreprise.

Sachez qu’un ANI sur la transition écologique et le dialogue social a aussi été signé au mois d’avril et il proposait de nombreuses pistes d’action dans le cadre du dialogue social :

  • nĂ©gocier un accord collectif pour enrichir et amĂ©liorer les moyens du CSE et des reprĂ©sentants des organisations syndicales afin d’assurer une mise en Ĺ“uvre sociale de la transition Ă©cologique ;
  • prĂ©voir des leviers d’action pour la transition Ă©cologique lors des nĂ©gociations pĂ©riodiques ;
  • ou encore enrichir la rubrique environnementale de la BDESE avec notamment des indicateurs d’utilisation des ressources.

L’ANI rappelle aussi qu’il existe des possibilités de formation aux sujets environnementaux notamment dans le cadre de la formation économique depuis la loi « Climat et résilience » de 2021.

Plus de détails avec notre article : « ANI sur la transition écologique et le dialogue social : les mesures à connaître ».

Dès le premier plan de sobriété, des recommandations avaient également émargé. L’une d’entre elles était d’optimiser ou créer, avec la participation des partenaires sociaux, des plans de mobilité pour par exemple privilégier les véhicules électriques.

Autre suggestion : présenter aux partenaires sociaux une trajectoire de réduction de la consommation d’énergie et du plan d’action mené. Exemple : terminaux moins énergivores, régulation des messageries, etc.

Signalons également le fait de prévoir une organisation en télétravail pour les situations d’urgence. Il s’agit de pouvoir déclencher le télétravail, associé à la fermeture des bâtiments, en cas de tension importante sur les réseaux électriques (signal Ecowatt rouge). Cette organisation de télétravail « en urgence » est à prévoir entre l’employeur et les partenaires sociaux.

Notez qu’il ressort d’une étude qu’un télétravail organisé qui prend en compte l’intérêt énergétique, avec des fermetures de sites, peut générer au moins 25 % d’économies d’énergie (voir notre article sur le site des Editions Tissot » : « Télétravail : des économies d’énergie sont possibles, sous certaines conditions »).

Il est aussi conseillé de désigner ou créer dans chaque établissement un ambassadeur ou référent de la sobriété énergétique. Vous pouvez vous proposer !

Bref les pistes d’action ne manquent pas il ne reste qu’à lancer le dialogue…

Bon Ă  savoir

Tout changement important dans l’organisation, les procédés ou les conditions de travail nécessite une réévaluation des risques. Et donc une mise à jour du document unique sur laquelle vous devez être consulté.

Sobriété énergétique : un an après, on continue !, colloque du 12 octobre et dossier de presse
ANI sur la transition Ă©cologique et le dialogue social du 11 avril 2023

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Anne-Lise Castell

Juriste en droit social