Télétravail : des économies d’énergie sont possibles, sous certaines conditions

Publié le 25/04/2023 à 13:11 dans Sécurité et santé au travail.

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Selon une expérimentation commandée par le ministère de la Transition écologique et menée par l’ADEME et l’IFPEB, le télétravail peut permettre aux entreprises de faire des économies d’énergie, sous réserve de respecter certaines conditions.

Télétravail : un réel potentiel d’économies d’énergie en cas de fermeture de site

Les premiers résultats d’une expérimentation commandée par le Ministère de la Transition écologique (MTES) et menée par l’ADEME et l’IFPEB ont été dévoilés le 3 avril 2023. Menée sur 10 bâtiments situés dans des zones géographiques et climatiques différentes, l’expérimentation a suivi pendant une durée de 5 mois la consommation des bureaux, du domicile et du transport d’environ 100 agents volontaires. Ses premiers résultats révèlent un bilan énergétique globalement positif du télétravail, mais à certaines conditions.

Concernant les bureaux de l’entreprise, l’impact du télétravail est jugé « négligeable » sur les consommations d’électricité lorsque celui-ci n’implique pas une fermeture de site. Toutefois, les résultats s’avèrent concluants en cas de fermeture des sites de bureaux sur une journée, avec 25 % à 40 % d’économies d’énergie moyennes sur les journées de fermeture et un gisement maximum potentiel de 60 %.

Ce potentiel diffère toutefois de manière importante en fonction du type de site et notamment en fonction de la performance énergétique du bâtiment et de sa densité d’occupation. Ainsi, les économies d’énergie par agent s’avèrent 3 à 5 fois plus importantes en cas de fermeture d’un bâtiment peu performant et faiblement occupé que pour un bâtiment performant et densément occupé. Par ailleurs, ce potentiel aura tendance à se réduire dans le futur avec la mise en place du dispositif éco-énergie tertiaire.

Télétravail : un effet rebond de faible ampleur dans les logements des télétravailleurs

Concernant le transport, l’impact du télétravail sur les consommations d’énergie est réel mais avec des variations importantes en fonction de la localisation du site et de la distance domicile-travail. Ainsi, le potentiel d’économies d’énergie s’avère moins important à Paris, où les trajets sont plus courts et fréquemment réalisés à pied, à vélo ou en transports en commun qu’en région, où les trajets sont plus longs et souvent réalisés en voiture.

Enfin, l’effet rebond lié à la hausse des consommations d’énergie dans les logements des télétravailleurs est jugé « très faible » par l’étude, en moyenne de 1,4 kilowattheure (kWh) par jour de télétravail, alors que les économies réalisées vont de 5 à 15 kWh dans les transports.

L’expérimentation sera poursuivie au-delà de l’hiver 2022-2023 et à une plus grande échelle afin notamment de consolider les premiers résultats obtenus mais aussi de préciser les effets-rebond liés aux mobilités complémentaires liées au télétravail. Par ailleurs, elle devra aussi permettre de produire un guide à destination des acteurs souhaitant intégrer le télétravail dans leur politique RSE et d’élaborer une méthode généralisable visant à préciser l’impact du télétravail au sein d’une organisation.


Expérimentation sur le bilan énergétique du télétravail, Enseignements à mi-parcours, ministère de la Transition énergétique, 3 avril 2023

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Clara Godin

Juriste, rédactrice en droit de l’environnement et santé-sécurité au travail

Titulaire du Master 2 en droit de l’environnement de l’Université Paris-Saclay, j’ai d’abord exercé en bureau d’études en tant que juriste consultante hygiène-sécurité-environnement (HSE). J’exerce …