Discipline : la suspension du permis de conduire ne conduit pas systématiquement au licenciement
Un salarié commet un excès de vitesse avec un véhicule de l’entreprise. Son permis de conduire est suspendu quelques mois. Même si la faute est commise pendant l’exercice de ses fonctions, celle-ci ne mène pas obligatoirement au licenciement pour faute grave.
Discipline : évaluer la faute du salarié
Lorsque le salarié commet une infraction au Code la route dans le cadre de l’exercice de ses fonctions, celle-ci peut être constitutive d’une faute professionnelle.
Ainsi, un salariĂ© qui se rend coupable d’un excès de vitesse majeur pendant ses heures de travail mĂ©rite d’être sanctionnĂ© comme l’admet la Cour de cassation dans un arrĂŞt du 22 janvier 2025. Mais mĂŞme si le comportement du salariĂ© est dangereux, cela ne justifie pas systĂ©matiquement un licenciement pour faute grave.Â
Rappel
La faute grave est d’une importance telle qu’elle rend impossible le maintien du salarié dans l’entreprise et ce, même pendant la durée de son préavis.
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Discipline : évaluer la faute du salarié
Lorsque le salarié commet une infraction au Code la route dans le cadre de l’exercice de ses fonctions, celle-ci peut être constitutive d’une faute professionnelle.
Ainsi, un salariĂ© qui se rend coupable d’un excès de vitesse majeur pendant ses heures de travail mĂ©rite d’être sanctionnĂ© comme l’admet la Cour de cassation dans un arrĂŞt du 22 janvier 2025. Mais mĂŞme si le comportement du salariĂ© est dangereux, cela ne justifie pas systĂ©matiquement un licenciement pour faute grave.Â
Rappel
La faute grave est d’une importance telle qu’elle rend impossible le maintien du salarié dans l’entreprise et ce, même pendant la durée de son préavis.
Discipline : comment sanctionner un excès de vitesse ?
La sanction disciplinaire doit être proportionnée aux faits reprochés et la gravité de la faute est appréciée au cas par cas.
En effet, un mĂŞme comportement peut ĂŞtre considĂ©rĂ©, selon les circonstances et la personne, soit comme une faute simple ou une faute grave.Â
Bon Ă savoir
Dans l'exercice de votre pouvoir d'individualisation des mesures disciplinaires, vous pouvez sanctionner différemment des salariés ayant commis une faute semblable ou une même faute. Vous pouvez même ne sanctionner que certains d'entre eux.
Pour cela, vous devez évaluer la situation dans son ensemble :
- le dossier disciplinaire du salarié ;
- son anciennetĂ©,Â
- les circonstances, etc.
Ainsi, dans sa dĂ©cision rendue le 22 janvier 2025, la Cour de cassation retient que le salariĂ©, technico-commercial qui avait commis un excès de vitesse de plus de 40 km/h ayant entraĂ®nĂ© la suspension de 3 mois de son permis de conduire, mĂ©ritait d’être sanctionnĂ©. Mais vu son dossier disciplinaire et les solutions que ce dernier proposait Ă son employeur, son licenciement pour faute grave Ă©tait privĂ© de cause rĂ©elle et sĂ©rieuse.Â
En effet, au cours de ses 8 ans d’activité, le salarié n’avait jamais commis d’excès alors qu’il pratiquait la conduite de façon quotidienne. De plus, suite à sa suspension de permis, il avait immédiatement avisé sa hiérarchie et proposait des solutions afin d’assurer la continuité de ses fonctions :
- louer un véhicule sans permis et en supporter le coût ;
- un collègue proposait même de le véhiculer. Les deux salariés pouvaient organiser des journées de tournées communes.
Notez le
Les juges avaient Ă©galement estimĂ© que l’entreprise ne pouvait pas se prĂ©valoir d’une particulière vigilance en matière de prĂ©vention des risques routiers notamment par le biais de formation de prĂ©vention de la vitesse au volant. Une seule formation avait Ă©tĂ© organisĂ©e en 8 ans.Â
Dans cette affaire, le maintien du salariĂ© dans l’entreprise pendant le prĂ©avis n’était donc pas impossible. Le licenciement pour faute grave Ă©tait privĂ© de cause rĂ©elle et sĂ©rieuse. Mais attention, si le salariĂ© n’avait pas eu un tel dossier disciplinaire et n’avait pas Ă©tĂ© fort de proposition, son maintien aurait pu ĂŞtre impossible.Â
Pour prĂ©venir les risques routiers, les Editions Tissot vous proposent d’organiser un quart d’heure sĂ©curitĂ© avec les fiches prĂŞtes Ă l’emploi « Vigilant au volant », « Je viens travailler en vĂ©lo » ou encore « Je me gare sur notre parking », « Je circule en hiver ».Â
Cour de cassation, chambre sociale, 22 janvier 2025, n° 23-20.792 (la procĂ©dure disciplinaire engagĂ©e après un excès de vitesse avec suspension du permis de conduire ne conduit pas obligatoirement Ă un licenciement)Â
Juriste en droit social et rédactrice au sein des Editions Tissot
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