Des arrêts maladie en hausse depuis 2019 indépendamment des effets provoqués par la crise sanitaire

L’épidémie de Covid-19 a entraîné une forte augmentation des arrêts maladie indemnisés. Selon les auteurs, l’année 2023 marque enfin « la sortie de crise » avec le recul de l’épidémie et la fin des dispositifs dérogatoires. Ainsi, l’incidence de la crise sanitaire s’est résorbée en 2023, entraînant une stabilisation du nombre de journées d’arrêts maladie indemnisées à un niveau néanmoins élevé proche de 2022.

Hors arrêts maladie liés au Covid-19, l’étude révèle toutefois que l’augmentation des arrêts maladie indemnisés est passée de 2,3 % par an entre 2010 et 2019 à 3,9 % par an entre 2019 et 2023. La dépense consacrée à l’indemnisation des salariés du privé et des contractuels de la fonction publique atteint ainsi 10,2 milliards d’euros en 2023. Les arrêts maladie représentent 60 % des dépenses d’indemnités journalières, contre 24 % pour les AT/MP et 16 % pour les maternité-adoption.

Selon les auteurs, l’augmentation des arrêts maladie et la forte croissance des indemnités journalières s’expliquent à 60% par des facteurs économiques (hausse des salaires) et démographiques (vieillissement de la population). Mais elles résultent aussi d’une hausse de la sinistralité potentiellement liée à une dégradation des conditions de travail.

Bien que l’augmentation des arrêts maladie concerne toutes les catégories de salariés, elle est particulièrement marquée pour les salariés âgés en raison de l’allongement de la durée d’activité. 

Entre 2019 et 2023, l’étude révèle également une hausse du taux de recours aux arrêts maladie très marquée pour les tranches d’âge les plus jeunes (moins de 25 ans). Par ailleurs, depuis 2010, la hausse est davantage marquée chez les femmes que chez les hommes, à tous les âges.

Concernant la durée moyenne des arrêts, les arrêts maladie de moins de 8 jours représentent près de la moitié des arrêts indemnisés en 2023. Bien qu’ils soient les plus fréquents, ils ne représentent toutefois que 4 % de la dépense d’indemnités journalières. 

À l’inverse, les arrêts de plus de 6 mois représentent 7 % des arrêts mais 45 % de la dépense d’indemnités journalières. La durée moyenne des arrêts est nettement plus élevée chez les salariés âgés. Par ailleurs, les arrêts maladie sont également plus longs que la moyenne pour les salariés ayant des épisodes d’incapacité dans les secteurs de l’industrie extractive, de la santé humaine et de l’action sociale, de la construction et des activités immobilières.

DREES et CNAM, Arrêts maladie : au-delà des effets de la crise sanitaire, une accélération depuis 2019, décembre 2024