Accompagner un collaborateur dĂ©pendant Ă  l’alcool : une main de fer dans un gant de velours

Publié le 12/03/2025 à 07:02
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Temps de lecture : 3 min

Dans un prĂ©cĂ©dent article, nous vous avions donnĂ© quelques conseils pour aborder un collaborateur prĂ©sentant une dĂ©pendance Ă  l’alcool, sans pour autant le stigmatiser ou jouer les thĂ©rapeutes. Vous trouverez ici des informations complĂ©mentaires concernant son accompagnement.

Explorer les solutions possibles

Commencez par demander Ă  la personne ce qu’elle souhaite et ce dont elle a besoin : cela permet Ă  celle-ci de se responsabiliser et de faire part de propositions que vous n’auriez peut-ĂȘtre pas envisagĂ©es. 

Orientez la personne vers son médecin traitant, le médecin du travail ou plus largement vers votre service de prévention et de santé au travail (avec potentiellement à la clé une redirection vers un addictologue, un psychologue, etc.). 

Mettez en place des ajustements temporaires : par exemple, en adaptant ses missions (Ă©viter les tĂąches Ă  risques), en rĂ©duisant sa charge de travail. Attention cependant, rĂ©duire la charge de travail n’est pas toujours la bonne solution. 

DĂ©finissez un accompagnement Ă  moyen terme : prenez le temps d’explorer ce qui est difficile pour la personne dans son travail : un manque de reconnaissance ? Un ennui et un manque d’évolution ? Des conflits avec des collĂšgues ? Restez ouvert et n’oubliez pas de baliser (interlocuteurs, points d’étape planifiĂ©s, etc.). 

Assurez la sĂ©curitĂ© individuelle et collective : mettez-vous d’accord avec la personne. Si elle est en Ă©tat d’ébriĂ©tĂ© Ă  l’avenir, vous lui demanderez de quitter son poste de travail et la raccompagnerez chez elle. 

Fixez une frĂ©quence de suivi : dans un premier temps, vous pouvez convenir d’un rendez-vous par semaine ou toutes les deux semaines, puis vous espacerez progressivement les rencontres.

Consignez le plan d’action Ă  l’écrit dans un document sĂ©curisĂ© et confidentiel. 

Maintenir l’accompagnement dans la durĂ©e

Laissez sa chance Ă  la personne : l’installation du changement peut prendre du temps. Il peut aussi y avoir des rechutes. C’est normal et cela fait partie du processus de guĂ©rison. Il ne faut pas pour autant faire « comme si de rien n’était ». Le cas Ă©chĂ©ant, entretenez-vous avec la personne pour comprendre ce qui a prĂ©cipitĂ© la rechute. 

Notez le

Comment réagir si la personne est ivre :

  • parlez-lui de maniĂšre respectueuse. N'essayez pas d’avoir une discussion. Ne plaisantez pas avec elle, ne la provoquez pas et ne criez pas ;
  • installez-la dans un lieu sĂ©curisĂ© et veillez Ă  ce qu’elle ne se blesse pas en attendant que les effets de l’alcool se dissipent et/ou de pouvoir la reconduire chez elle ;
  • si la personne se montre agressive ou si vous vous inquiĂ©tez pour sa santĂ©, appelez les secours.

Renforcez tous les changements positifs : complimentez le collaborateur pour chaque petit pas en avant afin de l’encourager et de l’aider à maintenir ses efforts.

Ajustez le plan d’action : au fil de l’évolution de la situation, vous pouvez ajuster les mesures d’accompagnement. Parlez-en ouvertement avec le collaborateur, demandez-lui son avis. Vous pouvez Ă©galement vous mettre d’accord sur le dĂ©lai auquel vous ferez le point sur les actions en cours. N’oubliez pas de consigner Ă  l’écrit toute Ă©volution du plan d’action. 

Que faire s’il n’y a pas d’évolution ?

Si la situation n’évolue pas, Ă©voquez le risque de sanctions disciplinaires : expliquez Ă  la personne les sanctions auxquelles elle s’expose (avertissement, mise Ă  pied disciplinaire, licenciement, etc.). Il ne s’agit pas ici de menacer, mais d’informer de maniĂšre factuelle et proportionnĂ©e. Rassurez cependant la personne : l’entreprise n’a pas l’intention de la sanctionner Ă  la moindre rechute, surtout si elle fait preuve de bonne volontĂ©. 

S’il n’y a pas de changement et qu’une situation justifie l’application d’une sanction disciplinaire : n’en cachez pas la raison Ă  la personne (ex : propos insultants envers ses collĂšgues, agression, menaces de mort, etc.). Il est important pour elle de comprendre les consĂ©quences de sa consommation pour, peut-ĂȘtre Ă  l’avenir, pouvoir rĂ©soudre ce problĂšme. 

Laisser faire la personne, ce n’est pas lui rendre service. Au contraire, oser l’aborder et lui proposer votre aide est une marque de confiance. Cela montre que vous pensez qu’elle est capable de comprendre le problùme et de le surmonter. 

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Emma Pitzalis

Psychologue clinicienne - Consultante

Née en 1992 à Enghien-les-Bains, Emma Pitzalis est psychologue clinicienne (Paris X), diplÎmée en thérapies brÚves et stratégiques de l'Institut Gregory Bateson. Emma a débuté sa carriÚre au sein de 


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