Licenciement économique d’un salarié protégé : quelles obligations pour l’employeur en matière de reclassement ?
Représentant du personnel, vous bénéficiez du statut de salarié protégé. Votre licenciement est soumis à autorisation administrative. En cas de licenciement économique, l’Inspection du travail devra vérifier que votre employeur a respecté ses obligations en matière de reclassement. Mais quelles sont-elles exactement ?
Reclassement préalable au licenciement économique d’un salarié protégé : quelles obligations pour l’employeur ?
Le licenciement d’un salariĂ© protĂ©gĂ© est soumis Ă autorisation de l’autoritĂ© administrative. Aussi, en cas de licenciement Ă©conomique, ladite autoritĂ© saisie d’une telle demande d’autorisation doit vĂ©rifier que l’employeur a respectĂ© ses obligations en matière de reclassement. Â
Le Code du travail prévoit qu’avant de licencier un salarié pour motif économique, l’employeur doit avoir réalisé “tous les efforts de formation et d'adaptation” et tenté de reclasser le salarié sur “les emplois disponibles, situés sur le territoire national dans l'entreprise ou les autres entreprises du groupe” (art. L. 1233-4).
Les offres de reclassement doivent ĂŞtre Ă©crites, prĂ©cises et contenir l’intitulĂ© du poste, le nom de l’employeur, la nature du contrat de travail, la localisation du poste, le niveau de rĂ©munĂ©ration et la classification du poste (Code du travail, art D. 1233-2-1).Â
Que doit vérifier l’autorité administrative saisie d’une demande d’autorisation de licenciement ?
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Reclassement préalable au licenciement économique d’un salarié protégé : quelles obligations pour l’employeur ?
Le licenciement d’un salariĂ© protĂ©gĂ© est soumis Ă autorisation de l’autoritĂ© administrative. Aussi, en cas de licenciement Ă©conomique, ladite autoritĂ© saisie d’une telle demande d’autorisation doit vĂ©rifier que l’employeur a respectĂ© ses obligations en matière de reclassement. Â
Le Code du travail prévoit qu’avant de licencier un salarié pour motif économique, l’employeur doit avoir réalisé “tous les efforts de formation et d'adaptation” et tenté de reclasser le salarié sur “les emplois disponibles, situés sur le territoire national dans l'entreprise ou les autres entreprises du groupe” (art. L. 1233-4).
Les offres de reclassement doivent ĂŞtre Ă©crites, prĂ©cises et contenir l’intitulĂ© du poste, le nom de l’employeur, la nature du contrat de travail, la localisation du poste, le niveau de rĂ©munĂ©ration et la classification du poste (Code du travail, art D. 1233-2-1).Â
Que doit vérifier l’autorité administrative saisie d’une demande d’autorisation de licenciement ?
Dans cette affaire, la ministre du Travail avait autorisĂ© le licenciement d’une salariĂ©e protĂ©gĂ©e, ce que cette dernière avait contestĂ©.Â
Ses recours avaient successivement été rejetés par le tribunal administratif et par la cour d’appel administrative.
Néanmoins, la requérante a été entendue par le Conseil d’Etat.
En effet, la Haute juridiction administrative a jugé que :
si la cour d’appel administrative avait constaté que les propositions de reclassement diffusées par l’employeur aux salariés concernés par le licenciement comportaient, pour chaque poste, “la " famille métiers ", le libellé, le type de contrat, le salaire de base, la date de création, la catégorie, la société, la ville et l'identité du responsable des ressources humaines correspondants” et “qu'un site internet précisait les fonctions et la localisation géographique des postes” ;
elle n’avait pas recherché si ces propositions comportaient en particulier le descriptif et la classification des postes concernés, ni si celles-ci étaient facilement accessibles.
Les juges du Conseil d’Etat ont rappelĂ© que l’inspecteur du travail devait s’assurer que les propositions de l’employeur comportaient toutes les mentions prĂ©vues par l’article D. 1233-2-1 du Code du travail, et que si l’une d’entre elles faisait dĂ©faut, l’autorisation devait ĂŞtre refusĂ©e.Â
En conséquence, ils ont annulé l’arrêt de la cour administrative d’appel qui devra rejuger l’affaire, tenant compte de ces éléments.
Pour en savoir davantage sur les règles encadrant votre statut de salarié protégé, nous vous proposons notre documentation « CSE ACTIV ».
Conseil d’Etat, 4e - 1re chambres réunies, 2 décembre 2024, n° 488033 (reclassement des salariés protégés dont le licenciement économique est envisagé : les offres doivent comporter toutes les mentions requises)
Juriste et autrice en droit social
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