Comment réagir face au burn out d’un salarié ?

Le burn out se caractérise par un épuisement professionnel tant psychique que physique. Il apparaît souvent lorsque le salarié se sent dépassé par son activité professionnelle en raison d’un stress trop important. On parle également de surmenage professionnel.

En cas de surmenage, les symptômes peuvent être divers et doivent alerter l’employeur lorsqu'ils apparaissent.

Les symptômes du burn out d’une femme ou d’un homme sont les mêmes, et peuvent être les suivants :

• une fatigue physique et mentale ;

• des problèmes relationnels, par exemple un salarié qui se met souvent en colère ou devient agressif envers ses collègues, ce qui n’était pas le cas auparavant ;

• troubles de la concentration ou de l’attention ;

• un salarié qui devient très cynique envers son travail, etc.

Les signes d’un burn out n’apparaissent pas du jour au lendemain, c’est pourquoi l’employeur doit être vigilant en permanence et essayer de détecter le mal être au travail de ses salariés.

Un salarié qui devient agressif envers ses collègues doit immédiatement alerter l’employeur.

Si dans l’entreprise, il y a beaucoup d’arrêts de travail pour maladie, l’employeur doit également essayer de comprendre pourquoi, pour éviter de voir sa responsabilité engagée.

L’employeur a une obligation de santé et sécurité envers ses salariés, l’obligeant à prendre les mesures nécessaires pour assurer la sécurité et protéger la santé physique et mentale des travailleurs.

En cas de burn out d’un ou plusieurs salariés, il ne remplit pas cette obligation et le ou les salariés peuvent se retourner contre lui, en saisissant le Conseil de prud’hommes pour engager la responsabilité de leur employeur. L’employeur qui ne remplit pas son obligation de santé et sécurité envers ses salariés, commet une faute inexcusable.

Le burn out est parfois dû à des situations de harcèlement moral ou sexuel vécues par le salarié.

L’employeur qui a connaissance d’une situation de harcèlement doit immédiatement tout mettre en œuvre pour faire cesser cette situation et sanctionner le salarié harceleur.

Afin d’éviter des situations de burn out, l’employeur doit réagir dès les premiers symptômes.

Afin de prévenir les situations de burn out, l’employeur peut notamment :

• assurer des actions de formation et d’information des salariés sur le burn out, afin qu’ils puissent détecter les premiers symptômes ;

• adapter la charge de travail des salariés ;

• être à l’écoute de ses salariés.

Un salarié en burn out est en arrêt maladie, souvent pour une longue durée, et peut décider de prévenir la médecine du travail. Le médecin du travail peut déclarer le salarié inapte à reprendre son travail.

Un salarié ayant été en arrêt de travail pour burn out pendant au moins 30 jours doit passer une visite médicale de reprise, à l’initiative de l’employeur.

La visite médicale de reprise doit avoir lieu au plus tard 8 jours après la reprise du travail par le salarié.

Un salarié ayant été en arrêt de travail pour burn out d’une durée de plus de 3 mois peut demander à passer une visite de préreprise.

Les maladies professionnelles se définissent comme les maladies résultant directement de l’activité professionnelle ou des conditions de travail du salarié.

Un salarié en arrêt maladie pour burn out, peut décider de faire reconnaître son épuisement professionnel comme maladie professionnelle.

Le burn out n’est pas présent dans le tableau des maladies professionnelles, mais le salarié peut tout de même essayer de le faire reconnaître comme une maladie professionnelle.

Afin de faire reconnaître le burn out en maladie professionnelle, deux conditions doivent être remplies :

• la maladie doit être en lien avec le travail habituel du salarié ;

• la maladie doit entraîner le décès du salarié ou une incapacité permanente d’au moins 25%.

Pour que la maladie soit une maladie professionnelle reconnue, une procédure de reconnaissance du caractère professionnel doit être menée par le salarié auprès d’un comité régional de reconnaissance des maladies professionnelles (CRRMP).

La CPAM envoie ensuite à l’employeur un double de la déclaration de maladie professionnelle du salarié. Elle doit également procéder à une instruction afin de reconnaître ou non le caractère professionnel de la maladie.

Durant la durée de l’instruction, l’employeur peut émettre des réserves pour contester le caractère professionnel de la maladie.

Si le burn out est reconnu comme une maladie professionnelle, l’employeur verra son taux de cotisation AT/MP augmenter.

Après un arrêt maladie pour épuisement professionnel, le salarié peut reprendre le travail dans le cadre d’un temps partiel thérapeutique.

Le temps partiel thérapeutique, ou mi-temps thérapeutique, permet à un salarié de reprendre ou de garder son activité professionnelle en ayant des horaires réduits et adaptés à son état de santé. Le salarié qui a été en arrêt maladie de longue durée et effectue une reprise à temps partiel thérapeutique va ainsi pouvoir concilier son activité professionnelle avec son état de santé.

Afin que la réintégration du salarié se passe au mieux, l’employeur peut échanger avec le salarié avant sa reprise, si le salarié l’accepte. Il peut également sensibiliser les autres salariés au retour du salarié. Au moment de la reprise, l’employeur peut prévoir des temps avec le salarié afin de savoir comment il se sent.