QUESTION, RÉPONSE

CSE : Ai-je le droit à une protection spéciale contre le licenciement en tant que candidat non élu aux élections professionnelles ?

Publié le 17/01/2024 à 07:00 dans Comité social et économique (CSE).

Temps de lecture : 3 min

Protection spéciale contre le licenciement : rappels

Certains salariés bénéficient, en vertu de leur mandat ou de la singularité de leur situation, d’une protection spéciale contre le licenciement.

De ce fait, si l’employeur envisage une telle mesure à leur encontre, il devra suivre une procédure de rupture approfondie.

Ce qui signifie, concrètement, qu’il devra, tout en respectant les étapes communément applicables à la procédure de licenciement :

  • recueillir, dans certains hypothèses, l’avis du comitĂ© social et Ă©conomique (CSE) ;

  • solliciter, en toutes circonstances, une autorisation de licenciement auprès de l’inspection du travail.

Rappel

La consultation du CSE est rendue obligatoire dans les entreprises d’au moins 50 salariés dès lors que le licenciement concerne un élu au CSE, un représentant syndical au CSE ou encore un représentant de proximité. Celle-ci intervient nécessairement après l’entretien préalable au licenciement. Son avis demeure toutefois consultatif et ne peut nullement entraver le projet de l’employeur.

La délivrance d’une autorisation de licenciement par l’inspection du travail constitue, en revanche, une étape absolument indispensable. La demande de l’employeur devra être transmise après l’entretien préalable ou, le cas échéant, après la consultation du CSE.

Pour notifier une décision favorable, l’administration du travail devra constater :

  • la rĂ©gularitĂ© de la procĂ©dure de licenciement ;

  • la validitĂ© du motif de licenciement ;

  • l’absence de lien entre la mesure de licenciement et le mandat ;

  • l’absence de motif d’intĂ©rĂŞt gĂ©nĂ©ral.

Protection spéciale contre le licenciement : accordée aux salariés candidats non élus

Oui, les candidats non élus aux élections professionnelles bénéficient de cette protection.

Celle-ci a vocation à s’appliquer quels que soient le tour auquel votre candidature est présentée et les fonctions auxquelles vous aspirez (titulaire ou suppléant). Il en va également ainsi en cas de retrait de votre candidature ou d’annulation des élections.

Toutefois, pour pouvoir vous prévaloir de cette protection, il faut que votre candidature :

  • soit prĂ©sentĂ©e postĂ©rieurement Ă  la signature du protocole d’accord prĂ©Ă©lectoral (PAP) ;

  • soit prĂ©sentĂ©e avant votre convocation Ă  un entretien prĂ©alable au licenciement ;

  • ne soit pas frauduleuse, c’est-Ă -dire prĂ©sentĂ©e dans le seul but de bĂ©nĂ©ficier de ce statut protecteur.

Bon Ă  savoir

Cette protection joue également lorsque vous prouvez que l'employeur a eu connaissance de l'imminence de votre candidature avant votre convocation à l'entretien préalable au licenciement. Dans ce cas, le caractère imminent de la candidature n'est pas subordonné à la conclusion préalable d'un protocole préélectoral.

La durée de la protection est alors fixée à 6 mois et débutera à compter de la date d'envoi de votre candidature à l'employeur par lettre recommandée.

Vous souhaitez en savoir davantage sur le statut de salarié protégé ? Les Editions Tissot vous suggèrent leur documentation « CSE ACTIV ».

Portraits Tissot 046 2023 Gilles Piel 2

Axel Wantz

Juriste en droit social et rédacteur au sein des Editions Tissot