Défense des salariés : ce qu’il ne fallait pas manquer cette semaine !

Publié le 25/04/2025 à 08:11
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Temps de lecture : 4 min

Prime d’ancienneté suspendue, conditions de travail modifiées et transfert de données sensibles vers une messagerie personnelle : nous avons sélectionné trois décisions rendues en ce mois d’avril qui devraient vous aider dans l’accompagnement des salariés.

Le bénéfice d’une prime d’ancienneté peut être interrompu en cas d’arrêt maladie

L’attribution d’une prime d’ancienneté peut être mise en place par accord collectif. 

Rappel

Aucune disposition du Code du travail ne prévoit l’obligation de verser une telle prime. 

Une convention collective qui conditionne le bénéfice d’une prime d’ancienneté à la présence effective du salarié est valide. 

C’est ce qu’a rappelé la Cour de cassation dans un récent arrêt à propos d’une convention prévoyant que l’attribution de la prime d’ancienneté est conditionnée à la perception d’un salaire par le bénéficiaire.

Ainsi, un salarié, en absence non rémunérée, peut être privé de sa prime d’ancienneté pendant cette période.

En l’espèce, le salarié en arrêt suite à un accident de travail, perçevait uniquement des indemnités journalières de Sécurité sociale ne s’apparentant pas à un salaire.

Bon Ă  savoir

Cette suspension de prime ne joue pas si l’employeur maintient le salaire pendant l’arrêt.

Source : Cour de cassation, chambre sociale, 2 avril 2025, n° 23-22.190

Confier une tâche différente au salarié ne constitue pas une modification du contrat de travail

En principe, lorsque l’employeur aspire à modifier le contrat de travail d’un salarié, il doit obligatoirement obtenir l’accord préalable de ce dernier. 

Si l’employeur ne recueille pas l’accord du salarié, le contrat pourra être rompu à ses torts.

Cependant, il convient d’être particulièrement vigilant sur la nature de cette modification.

La modification du contrat de travail s’entend de celle qui révise un élément essentiel de celui-ci ( rémunération, durée de travail, qualification, fonctions, lieu de travail etc).

S’il s’agit d’une simple modification des conditions de travail (changement des horaires de travail par exemple), alors l’employeur peut l’imposer au salarié, en vertu de son pouvoir de direction.

Notez le

S’agissant des salariés protégés, l’employeur doit recueillir leur accord, même pour une simple modification de leurs conditions de travail.

Dans une affaire récemment soumise à la Cour de cassation, un salarié qui s’était vu proposer une modification de ses tâches, a saisi le conseil de prud’hommes d’une demande de résiliation judiciaire de son contrat.

Rappel

La résiliation judiciaire permet au salarié de saisir le juge prud’homal afin de solliciter, en raison de manquements suffisamment graves de son employeur, la rupture de son contrat. La rupture produit alors les effets d’un licenciement sans cause réelle et sérieuse ou d’un licenciement nul. En revanche, si les manquements de l’employeur ne sont pas reconnus, le contrat est poursuivi.

Les juges le déboutent de ses demandes. 

Ils considèrent que la modification des tâches proposées : 

  • correspondant Ă  sa qualification ;

  • sans perte de responsabilitĂ© ;

  • dans un mĂŞme secteur gĂ©ographique ;

Constituent une simple modification de ses conditions de travail.

Dans le cadre de votre mission d’accompagnement des salariés, veillez à bien vérifier la nature de la modification proposée afin d'aiguiller au mieux les collaborateurs sur leur capacité de la refuser. 

Source : Cour de cassation, chambre sociale, 2 avril 2025, n° 23-23.783

Transférer des données confidentielles sur sa messagerie personnelle ne justifie pas nécessairement un licenciement pour faute grave

La faute grave est celle qui rend impossible le maintien du salarié dans l’entreprise.

En l’espèce, une salariée a transféré, de sa messagerie professionnelle à sa messagerie personnelle, une pièce-jointe contenant des données confidentielles. Elle a ainsi contrevenu à ses obligations en matière de sécurité informatique. Elle est licenciée pour faute grave.

Pour la Cour de cassation :

  • ces donnĂ©es n’ayant pas Ă©tĂ© transmises Ă  des personnes extĂ©rieures Ă  l’entreprise ;

  • et compte tenu de l’anciennetĂ© et de l'absence de passĂ© disciplinaire de la salariĂ©e ;

la cour d’appel a retenu, à bon droit, que la faute grave n’était pas justifiée.

Pour vous aider à assister au mieux les salariés convoqués à un entretien disciplinaire, nous vous proposons de télécharger gratuitement : 

Source : Cour de cassation, chambre sociale, 9 avril 2025, n°24-12.055

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