Signature d’un CDD : c’est indispensable !

Publié le 28/11/2023 à 08:46 dans Contrat de travail BTP.

Temps de lecture : 3 min

En cas d’embauche en CDD, si vous ne faites pas signer le CDD à votre salarié vous risquez une requalification en CDI. Illustration avec une affaire récente relative à un conducteur de travaux.

CDD : de nombreuses formalités obligatoires

Un CDD est soumis à un formalisme précis. Le contrat doit être établi par écrit et comporter un certain nombre de mentions obligatoires telles que la définition précise de son motif. A défaut il est requalifié en CDI.

Le contrat doit également être transmis au salarié dans un délai de 2 jours. Le non-respect de cette formalité ouvre droit, pour le salarié, à une indemnité, à la charge de l'employeur, qui ne peut être supérieure à un mois de salaire.

Enfin le contrat doit être signé par les deux parties. Mais quel est l’effet de l’absence de signature : une requalification en CDI ou une indemnité d’un mois de salaire ? La Cour de cassation vient une nouvelle fois de répondre.

L’absence de signature vaut requalification du CDI

Dans cette affaire, un salarié conducteur de travaux est engagé en CDD de juin à décembre 2018. 6 mois plus tard, il demande une requalification en CDI au motif qu’il n’a pas signé son contrat et que celui-ci lui a été remis 4 mois après son embauche.

L’employeur tente de contester la remise tardive avec une attestation de son expert-comptable qui confirme que le contrat aurait été adressé par mail.

La Cour de cassation ne suit pas. La signature d'un contrat de travail à durée déterminée a le caractère d'une prescription d'ordre public dont l'omission entraîne, à la demande du salarié, la requalification en contrat de travail à durée indéterminée. Il n'en va autrement que lorsque le salarié a délibérément refusé de signer le contrat de travail de mauvaise foi ou dans une intention frauduleuse.

Ici ce n’était pas le cas et aucun contrat n'avait été signé par les parties.

Bon Ă  savoir

La requalification du CDD en CDI en cas de rupture du contrat vous expose Ă  devoir verser :

  • l’indemnitĂ© lĂ©gale ou conventionnelle de licenciement ;
  • l’indemnitĂ© compensatrice de prĂ©avis ;
  • une indemnitĂ© de requalification qui ne peut pas ĂŞtre infĂ©rieure Ă  1 mois de salaire ;
  • des dommages et intĂ©rĂŞts si le juge considère le licenciement sans cause rĂ©elle et sĂ©rieuse.

Vous encourez également des sanctions pénales.

Notez que la signature n’a pas forcément à être manuscrite. Une signature numérisée peut vous permettre d’échapper à la requalification (voir notre article « CDD : une signature numérisée peut suffire »).

Besoin de modèles de CDD ? Vous en trouverez dans la documentation « Social Bâtiment ACTIV ».


Cour de cassation, chambre sociale, 15 novembre 2023, n° 22-15.715 (la signature d'un contrat de travail à durée déterminée a le caractère d'une prescription d'ordre public dont l'omission entraîne, à la demande du salarié, la requalification en contrat de travail à durée indéterminée. Il n'en va autrement que lorsque le salarié a délibérément refusé de signer le contrat de travail de mauvaise foi ou dans une intention frauduleuse)

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Anne-Lise Castell

Juriste en droit social