Présentation du projet de loi sur le partage de la valeur au sein de l’entreprise

Publié le 26/05/2023 à 11:46, modifié le 21/11/2023 à 16:19 dans Rémunération.

Temps de lecture : 12 min

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Le projet de loi sur le partage de la valeur au sein de l’entreprise a été présenté au Conseil des ministres du 24 mai 2023. Par ce projet, le Gouvernement poursuit sa volonté de faciliter le recours à l’intéressement et à la participation dans les PME. Il veut renforcer le partage de la valeur qui est un facteur essentiel de compétitivité des entreprises et de valorisation du travail. Ce projet transpose l’ANI sur le partage de la valeur signé en février 2023 par les partenaires sociaux.

Les dispositions du projet de loi sur le partage de la valeur au sein de l’entreprise tournent autour de 4 axes :

  • renforcer le dialogue social sur les classifications des emplois ;

  • faciliter la gĂ©nĂ©ralisation des dispositifs de partage de la valeur ;

  • simplifier la mise en place de dispositifs de partage de la valeur ;

  • dĂ©velopper l’actionnariat salariĂ©.

NĂ©gociation sur les classifications des emplois (art. 1)

Le système de classifications est un levier de la valorisation des parcours des salariés et de la reconnaissance de leurs qualifications.

Il permet de contribuer à l’évolution de leur rémunération. En effet, selon différentes enquêtes notamment de la DARES, les employeurs se réfèrent majoritairement à leur convention collective pour déterminer leur hiérarchie salariale. Mais il s’avère que l’ancienneté moyenne des grilles de classification qui ont été révisées en 2021 était de 12 ans. Dans le secteur général, 46 % des branches n’ont pas révisé leur grille depuis plus de 10 ans.

Pour remédier à cela, le projet de loi impose l’obligation pour les branches professionnelles de prévoir une négociation en vue de l'examen de la nécessité de réviser leurs classifications en prenant en compte l’objectif d’égalité professionnelle entre les femmes et les hommes et de mixité des emplois

Cette obligation concernerait les branches n’ayant pas procédé à cet examen depuis plus de 5 ans. La négociation devra être programmée avant le 31 décembre 2023.

Généralisation des dispositifs de partage de la valeur dans les PME

Un dispositif de participation dérogatoire pour les entreprises de moins de 50 salariés (art. 2)

Le projet de loi prévoit de faciliter la mise en place de la participation dans les entreprises de moins de 50 salariés qui ne sont pas soumises à l’obligation de mise en place de la participation.

A titre d'expérimentation et pendant une durée de 5 ans, il serait possible de mettre en œuvre ce dispositif avec une formule de participation dérogatoire au régime légal. C’est-à-dire dont le résultat pourrait être supérieur, voire inférieur à ce qui est prévu par la loi.

L’entreprise pourrait reprendre le dispositif qui aurait été négocié au niveau de sa branche. Le projet de loi prévoit qu’une négociation devra s’engager avant le 30 juin 2024 au niveau des branches. A défaut d'initiative de la partie patronale avant cette date, la négociation s'engage dans les 15 jours suivant la demande d'une organisation de salariés représentative dans la branche.

Le dispositif dérogatoire pourrait être mis en place par accord d’entreprise ou un contrat proposé par l'employeur et ratifié à la majorité des deux tiers du personnel.

Cette mesure expérimentale devrait avoir une durée de 5 ans à compter de la promulgation de la loi.

Généralisation des dispositifs de partage de la valeur dans les entreprises d’au moins 11 salariés et de moins de 50 salariés (art. 3)

A titre expérimental et pendant une durée de 5 ans, les entreprises d’au moins 11 salariés, constituées sous forme de société, qui ne sont pas tenues de mettre en place un dispositif de participation et qui ont réalisé un bénéfice net fiscal au moins égal à 1 % de leur chiffre d’affaires pendant 3 années consécutives auraient l’obligation au cours de l’exercice suivant :

  • soit de mettre en place un dispositif de participation ou d’intĂ©ressement ;

  • soit d’abonder un plan d’épargne salarial ;

  • soit de verser la prime de partage de la valeur.

Bien entendu, les entreprises qui disposent déjà de l’un de ces dispositifs ne seraient pas soumises à cette obligation.

Cette obligation entrerait en vigueur pour les exercices ouverts postérieurs au 31 décembre 2024. Les 3 exercices précédents seraient pris en compte pour l’appréciation du bénéfice net fiscal.

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