La métallurgie renouvelle son engagement pour l’emploi et la formation professionnelle
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En 2019, la mĂ©tallurgie s’est dotĂ©e d’un accord majeur en matière d’emploi et de formation professionnelle. Ces dispositions, applicables pour une durĂ©e dĂ©terminĂ©e, ont Ă©tĂ© prolongĂ©es par avenant jusqu’au 31 dĂ©cembre 2027. En attente d’extension, il apporte des ajustements dans les domaines de l'alternance, de la certification professionnelle, des entretiens professionnels ou encore de la mobilitĂ© internationale.Â
Alternance et certifications : de nouveaux objectifs quantitatifs et qualitatifs
Selon l’étude prospective de la branche de la métallurgie, les besoins en recrutement à l’horizon 2030-2035 devraient demeurer à un niveau élevé. Soit entre 170 000 et 236 000 recrutements chaque année.
1. Objectifs de progression en matière d’alternance
La branche aspire à augmenter le taux d'alternants de 3 % par an, avec l'objectif de disposer de près de 84 500 alternants d'ici le 31 décembre 2027. Les entreprises de 250 salariés et plus s'engagent, quant à elles, à maintenir cet objectif à 10 % par an, garantissant ainsi une relève solide et compétente.
L'accent est également mis sur la qualité de la formation avec l’objectif d’atteindre un taux :
- de rupture des contrats en alternance inférieur ou égal à 5 % ;
- de réussite aux examens d'au moins 80 % ;
- d'insertion professionnelle 6 mois après la formation d’au moins 70 % ;
- d’emploi en CDI après la formation d’au moins 60 %.
Notez le
Pour les mĂ©tiers en tension, l'objectif d'insertion professionnelle est de 85 %.Â
De plus, la branche s'engage Ă promouvoir la diversitĂ© en visant une progression de 30 % de la part des femmes prĂ©sentes dans les formations par alternance et industrielles.Â
Les contrats de professionnalisation seront également soutenus, notamment pour les demandeurs d'emploi moins qualifiés, avec une attention particulière portée aux femmes dans les métiers industriels.
2. Le développement des certifications professionnelles
La branche souhaite augmenter le nombre de candidats certifiés, officialiser toutes les certifications et développer de nouveaux titres pour aider les entreprises à trouver les talents dont elles ont besoin.
Pour cela, la branche de la mĂ©tallurgie souhaite aider de plus en plus de bĂ©nĂ©ficiaires Ă obtenir des qualifications chaque annĂ©e avec un objectif de 14 000 personnes par an d’ici 2026, puis 15 000 d’ici fin 2027.Â
De nouveaux certificats de qualification paritaire de la mĂ©tallurgie (CQPM) et des certificats de compĂ©tences professionnelles de la mĂ©tallurgie (CCPM) dans le RĂ©pertoire national des certifications professionnelles (RNCP) seront enregistrĂ©s d’ici fin 2027.Â
Les partenaires sociaux prévoient également la création de nouveaux titres professionnels basés sur des CQPM déjà enregistrés. Cela se concentrera sur les métiers ou les entreprises qui ont du mal à recruter, afin de mieux répondre à leurs besoins.
Entretien professionnel : une périodicité révisée pour un suivi optimal
L'accord du 8 novembre 2019 avait introduit une innovation majeure quant aux entretiens professionnels. En effet, il autorisait les employeurs à en aménager la périodicité, afin de pouvoir les mener au moment le plus opportun dans le parcours professionnel du salarié.
L’accord imposait toutefois aux employeurs de faire bĂ©nĂ©ficier au salariĂ© d’au moins 2 entretiens sur une pĂ©riode de 6 ans.Â
Cette possibilitĂ©, ouverte initialement jusqu’au 31 dĂ©cembre 2024, a Ă©tĂ© prolongĂ©e jusqu’au 31 dĂ©cembre 2027.Â
Mobilité internationale et européenne des alternants : les nouveautés
L’avenant met Ă jour les dispositions conventionnelles concernant la mobilitĂ© Ă l'Ă©tranger des alternants en s’emparant des dispositions issues de la loi « Erasmus de l’apprentissage ».Â
Est notamment introduit un droit d'option sur le régime juridique applicable à la mobilité, que ce soit en cas de mise à disposition ou de mise en veille, peu important la durée de la mobilité.
Pour rappel, dans le cadre d’une mise Ă disposition, l'alternant reste sous la responsabilitĂ© de l'employeur français, qui continue Ă gĂ©rer la rĂ©munĂ©ration et le temps de travail. L'alternant est gĂ©nĂ©ralement affiliĂ© Ă la SĂ©curitĂ© sociale française.Â
Dans le cadre d’une mise en veille, la structure d'accueil à l'étranger prend en charge les conditions de travail de l'alternant, qui sera soumis à la législation locale. L'alternant sera couvert par la Sécurité sociale de l'État d'accueil, sauf s'il n'a pas le statut de salarié, auquel cas il doit souscrire à une assurance volontaire.
Important
Les partenaires sociaux, conscients des enjeux cruciaux liĂ©s Ă l’emploi et au handicap, s’engagent Ă©galement Ă ouvrir en 2025 des discussions sur ces thĂ©matiques. Cette initiative vise Ă rĂ©nover le cadre conventionnel afin de favoriser une inclusion plus large des personnes en situation de handicap dans le monde du travail.Â
Avenant du 13 décembre 2024 à l'accord national du 8 novembre 2019 relatif à la formation professionnelle dans la métallurgie

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