Risques physiques et chimiques : quelle prévention pour les jeunes sortants de la voie professionnelle ?

Publié le 13/02/2024 à 14:11, modifié le 16/02/2024 à 11:45 dans Risques professionnels.

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Des jeunes sortants de la voie professionnelle multi-exposés aux risques physiques et chimiques mais souvent insuffisamment formés. C’est ce qui ressort d’une étude de la DARES publiée le 10 janvier 2024.

Les sortants de la voie professionnelle : multi-exposés aux risques physiques et chimiques

La protection des jeunes et des nouveaux embauchés fait partie des axes prioritaires du ministère du Travail dans le cadre de son plan 2022-2025 pour la prévention des accidents du travail graves et mortels. Dans ce contexte, la DARES a réalisé une étude visant à étudier la prévention des risques physiques et chimiques pour les jeunes sortants de la voie professionnelle.

Pour rappel, la voie professionnelle désigne les formations CAP et bac professionnel, caractérisées par une alternance entre enseignements généraux et formation en entreprise. Comme le précise la DARES, les jeunes sortants de ces formations sont généralement plus jeunes et moins diplômés que la moyenne des jeunes sortants de la formation initiale. Souvent ouvriers ou employés dans l’industrie, ils sont fréquemment exposés à des risques professionnels dans le cadre de leur travail.

Ainsi, l’étude met en exergue qu’une forte majorité des jeunes sortants de la voie professionnelle (87 %) se trouve exposée à au moins un risque professionnel et 58 % à trois risques ou plus sur leur lieu de travail, trois ans après leur sortie de formation. Les tâches répétitives concernent notamment une part importante de ces jeunes (64 %), suivies du port de charges lourdes (59 %), du contact avec les produits dangereux (36 %) et enfin de l’exposition aux fumées et poussières (33 %).

Une prévention insuffisante mais plus importante pour les multi-exposés

Malgré une exposition importante, l’étude montre que la formation et la prévention aux risques professionnels des jeunes diplômés est généralement insuffisante que ce soit lors de leurs études ou à l’arrivée sur le poste. Ainsi, 28 % des sortants de la voie professionnelle n’ont pas d’informations sur les risques physiques et chimiques pendant leurs études. Par ailleurs, quasiment la moitié de ces jeunes (42 %) déclare n’avoir pas eu de formation santé-sécurité à l’arrivée sur leur poste et 36 % ne pas avoir d’équipements de protection individuelle (EPI).

Reste que la prévention et la formation aux risques professionnels est plus importante en cas de multi-exposition. Ainsi, seulement 18 % des jeunes exposés à 5 risques ou plus n’ont pas d’informations sur les risques durant leurs études, contre 44 % des non-exposés. De même, seulement un jeune sur 10 exposés à 5 risques ou plus déclare n’avoir pas d’équipement de protection individuelle (EPI), contre la moitié des sortants exposés à 1 ou 2 risques.

Le commerce, l’industrie et le secteur de la santé humaine et de l’action sociale sont les principaux secteurs où les jeunes sortants se trouvent exposés à 3 risques ou plus. Dans l’industrie, ces derniers se trouvent principalement exposés au bruit intense, aux fumées ou poussières ainsi qu’aux produits dangereux. Dans ce secteur et en comparaison avec les deux autres secteurs, les jeunes sortants de la voie professionnelle déclarent moins souvent l’absence de consignes pour préserver la santé et l’absence de formation ou d’information à l’arrivée sur le poste. De même, ils déclarent moins l’absence d’EPI et lorsqu’ils en ont, les juges moins souvent insuffisants.

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DARES, FOCUS n° 3, Quelle prévention des risques physiques et chimiques pour les sortants de la voie professionnelle ?, 10 janvier 2024

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Clara Godin

Juriste, rédactrice en droit de l’environnement et santé-sécurité au travail

Titulaire du Master 2 en droit de l’environnement de l’Université Paris-Saclay, j’ai d’abord exercé en bureau d’études en tant que juriste consultante hygiène-sécurité-environnement (HSE). J’exerce …