Open space : quels salariés et quelles conditions de travail ?

L’open space désigne un espace de travail collectif où les bureaux sont sans cloison ou en plateau ouvert. Apparus au cours de la deuxième moitié du 20e siècle, ces espaces de travail ouverts visent notamment à accroître la productivité grâce à une fluidification de la communication entre les travailleurs mais également à réduire les coûts de l’espace de travail.

En France, le travail en open space concernait près de 3,2 millions de salariés soit 13 % des salariés de bureau en 2019. Selon la première étude de la DARES publiée le 7 décembre, portant sur le profil des travailleurs en open space, ces travailleurs sont relativement plus jeunes et urbains en comparaison avec ceux travaillant en bureau classique. En effet, 21 % ont moins de 30 ans (contre 13 % en bureaux classiques) et 59 % résident dans une aire urbaine d’au moins 500 000 habitants (contre 45 % en bureaux classiques).

Si l’open space se retrouve dans presque tous les métiers de bureau, près de trois quarts des salariés en open space se regroupent sur une vingtaine de métiers. Parmi ces métiers, celui de télévendeur est celui où la pratique de l’open space est la plus fréquente (plus de 90 %), suivi du métier de technicien d’étude et de développement en informatique (70 %). Au contraire, la pratique est peu répandue chez les cadres de la fonction publique (hors juridique) (14 %).

L’étude révèle également que le travail en open space est plus fréquent dans les grands établissements et dans le secteur privé. Les travailleurs en open space occupent moins souvent un poste d’encadrement et ont moins de contact avec le public (usagers, patients, élèves) que les salariés en bureaux classiques. Par ailleurs, ils pratiquent plus souvent le télétravail notamment ceux qui sont cadres (22 % contre 18 % en bureaux classiques).

La deuxième étude de la DARES s’est penchée spécifiquement sur les conditions de travail des salariés en open space en comparaison avec ceux en bureaux classiques. Ainsi, il apparaît que les conditions de travail des premiers sont globalement moins bonnes que celles des seconds. Les travailleurs en open space se trouvent notamment davantage exposés au bruit et à la chaleur, avec des conséquences sur le travail (distraction accrue, difficultés de concentration).

La DARES note toutefois que les travailleurs en open space sont moins nombreux que les salariés en bureaux classiques à se trouver dans un lieu de travail sale, humide et à subir des courants d’air ou des mauvaises odeurs. Ils sont également moins souvent privés d’une vue sur l’extérieur. Cela peut notamment s’expliquer par l’aménagement plus récent des bureaux en open space.

Malgré des horaires moins extensifs, le travail des salariés en open space est souvent plus intense, plus contrôlé et offre moins d’autonomie que celui des salariés en bureaux classiques. S’ils disposent de davantage de soutien de la part des collègues, les rapports avec la hiérarchie ne semblent pas affectés par cette organisation du travail.

Enfin, l’étude révèle que l’état de santé des salariés en open space est un peu moins bon que ceux en bureaux classiques. Les arrêts maladie sont plus fréquents ainsi que les absences pour raisons de santé. La DARES l’explique par deux causes principales : une exposition au bruit et aux virus plus importante et des facteurs de risques psychosociaux tels que le manque d’autonomie.

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DARES, 7 décembre 2023, quels salariés exercent en open space ? Quelles sont les conditions de travail des salariés en open space ?