Environnement : un sujet d’anxiété pour les salariés

Publié le 01/03/2023 à 08:42 dans Risques professionnels.

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Le CESE a mené des travaux pour mieux comprendre la prise en charge des sujets environnementaux dans le dialogue social. Il en ressort que de nombreux salariés déclarent éprouver de l’anxiété face aux changements environnementaux dans le cadre du travail. Certaines actions sont évoquées pour la réduire.

Le sujet environnemental intéresse…

Le Conseil économique, social et environnemental (CESE) est une assemblée placée auprès des pouvoirs publics qui a un rôle consultatif. Il a mené des travaux sur la prise en charge des sujets environnementaux dans le dialogue social notamment un questionnaire entre le 1er décembre 2022 et le 13 janvier 2023 qui a permis d’avoir près de 2000 retours. 60 % des répondants ayant un mandat de représentation (CSE, DS, membre de CSSCT, etc.).

Il en ressort que les personnes interrogées se déclarent très majoritairement concernées à titre personnel par les sujets environnementaux et leur impact sur le travail mais au final ces sujets ne se retrouvent à l’ordre du jour que dans 1/3 des cas.

Les cadres et les ETAM se sentent concernés car les enjeux d’adaptation du changement climatique ont des effets dans les relations de travail et l’organisation du travail. Les ouvriers car leur travail est rendu plus pénible par des effets directs ou indirects.

Ils identifient des impacts sur leur santé (pour 70 % des répondants le dérèglement climatique a un impact dessus), et sur les conditions de travail. En raison notamment des températures, de la pollution, etc.

… mais inquiète

Plus d’un 1/3 des répondants déclarent éprouver de l’anxiété face aux changements environnementaux dans le cadre du travail. L’anxiété est plus importante chez les femmes. Les dirigeants sont les moins anxieux (16 % seulement).

Les pistes évoquées pour améliorer les choses

Certaines actions sont évoquées pour réduire l’anxiété :

  • dĂ©velopper le tĂ©lĂ©travail, rĂ©duire les dĂ©placements, encourager les mobilitĂ©s douces et les transports en commun : règles spĂ©ciales en pĂ©riode de canicule, ramassage et navette domicile-travail, bornes de recharge, etc. ;
  • amĂ©liorer le cadre de vie au travail et la performance Ă©nergĂ©tique des bâtiments : rĂ©novation et isolation thermique, rĂ©duction des consommations d’énergie notamment du chauffage, meilleur traitement des dĂ©chets, encourager la sobriĂ©tĂ© numĂ©rique, etc. ;
  • dĂ©velopper la participation des parties prenantes (salariĂ©s et leurs reprĂ©sentants) : favoriser les Ă©changes, crĂ©er un espace de dialogue social, etc. ;
  • prĂ©voir plus de souplesse dans l’organisation du travail et reconsidĂ©rer le temps et le sens du travail : adapter les emplois du temps au changement climatique, semaine de 4 jours, etc.

On note une émergence de la formation sur les questions environnementales : 34 % des salariés ont suivi ou vont suivre une formation. On note aussi des actions de sensibilisation comme la fresque du climat. Les initiatives viennent plutôt de l’employeur ou sont personnelles même si les IRP et les syndicats commencent à proposer des formations.

L’insuffisance de formation et d’information est néanmoins perçue comme le frein principal pour une bonne prise en compte de ces sujets dans le dialogue social (pour plus de 50 % des répondants). Suivent ensuite l’absence de volonté de l’employeur, le manque de temps, un éventuel surcoût pour l’entreprise ou encore l’ordre du jour contraint des CSE/CSST.

Pour une meilleure prise en compte des enjeux environnementaux, 70 % des répondants estiment que l’élément déclencheur serait des obligations légales renforcées. Suivent ensuite un diagnostic partagé sur les risques environnementaux, une initiative de l’employeur ou un accord de branche.

Bon Ă  savoir

La loi Climat et résilience a renforcé les prérogatives du CSE en matière environnementale et a intégré une rubrique dédiée aux conséquences environnementales dans la BDESE. Toutefois cela reste insuffisamment connu et appliqué. Près de 60 % des répondants indiquent que leur BDESE n’a pas encore intégré la dimension environnementale.

Notez que 10 % des salariés évoquent des refus de réalisation de tâches en raison de préoccupations sanitaires et environnementales.


Enquête du CESE, travail et climat, publiée le 14 février 2023

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Anne-Lise Castell

Juriste en droit social