QUESTION, RÉPONSE

CSE : Ai-je le droit de présenter une réclamation individuelle sans l’accord préalable du salarié concerné ?

Publié le 14/02/2024 à 07:00 dans Comité social et économique (CSE).

Temps de lecture : 3 min

Les comités sociaux et économiques, une fois institués, se retrouvent investis d’une mission centrale, celle de présenter des réclamations à l'employeur ou à ses représentants.

Individuelles ou collectives, celles-ci peuvent avoir trait :

  • aux salaires ;

  • Ă  l'application du Code du travail et des autres dispositions lĂ©gales ;

  • ou Ă  l’application des conventions collectives en vigueur dans l'entreprise.

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Le CSE peut porter une réclamation relative au défaut de paiement des heures supplémentaires ou au versement erroné d’une prime de partage de la valeur (PPV).

Cette attribution devra être exercée, certes, au profit de tous les salariés de l’entreprise, mais elle pourra également toucher :

  • les salariĂ©s d'entreprises extĂ©rieures qui, dans l'exercice de leur activitĂ©, ne se trouvent pas placĂ©s sous la subordination directe de l'entreprise utilisatrice, pour leurs rĂ©clamations intĂ©ressant les conditions d'exĂ©cution du travail (ex : salariĂ©s dĂ©tachĂ©s au sein d’un groupe, salariĂ©s d’une entreprise sous-traitante, etc.) ;

  • et les salariĂ©s temporaires, pour leurs rĂ©clamations intĂ©ressant la rĂ©munĂ©ration, les conditions de travail, d’accès aux moyens de transport collectifs et d’accès aux installations collectives.

Le recueil des réclamations peut être alors effectué par tout moyen (ex : rencontre physique, échange à distance, lettre, tenue d’un cahier de réclamations, etc.).

Ce faisant, si le comité aspire à présenter une réclamation individuelle :

Non, il ne pourra l’envisager sans avoir obtenu, au préalable, l’accord formel du salarié concerné.

Cette solution s’impose avec la même force si un élu souhaite évoquer cette réclamation en interne, avec d’autres élus.

Rappelons, enfin, que les élus demeurent des intermédiaires facultatifs. Les salariés conservent, en effet, la liberté de porter directement leurs réclamations à l’employeur ou à ses représentants.

Cela ne permet pas à l’employeur, en revanche, d’instituer une procédure parallèle ayant pour objectif de dissuader les salariés de solliciter les représentants du personnel (Cass. crim., 20 mars 1984, n° 83-93.403). Celui-ci se rendrait ainsi coupable d’un délit d’entrave.

Il n’existe donc, à ce sujet, ni monopole ni priorité.

Si vous souhaitez en savoir davantage sur la procédure de présentation des réclamations et leur traitement, pensez à consulter notre documentation « CSE ACTIV » dans laquelle vous pourrez retrouver notre procédure interactive « Porter les réclamations des salariés ».

Portraits Tissot 046 2023 Gilles Piel 2

Axel Wantz

Juriste en droit social et rédacteur au sein des Editions Tissot