CSE : Ai-je le droit de présenter une réclamation individuelle sans l’accord préalable du salarié concerné ?
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Les comités sociaux et économiques, une fois institués, se retrouvent investis d’une mission centrale, celle de présenter des réclamations à l'employeur ou à ses représentants.
Individuelles ou collectives, celles-ci peuvent avoir trait :
aux salaires ;
à l'application du Code du travail et des autres dispositions légales ;
ou à l’application des conventions collectives en vigueur dans l'entreprise.
Illustration
Le CSE peut porter une réclamation relative au défaut de paiement des heures supplémentaires ou au versement erroné d’une prime de partage de la valeur (PPV).
Cette attribution devra être exercée, certes, au profit de tous les salariés de l’entreprise, mais elle pourra également toucher :
les salariés d'entreprises extérieures qui, dans l'exercice de leur activité, ne se trouvent pas placés sous la subordination directe de l'entreprise utilisatrice, pour leurs réclamations intéressant les conditions d'exécution du travail (ex : salariés détachés au sein d’un groupe, salariés d’une entreprise sous-traitante, etc.) ;
et les salariés temporaires, pour leurs réclamations intéressant la rémunération, les conditions de travail, d’accès aux moyens de transport collectifs et d’accès aux installations collectives.
Le recueil des réclamations peut être alors effectué par tout moyen (ex : rencontre physique, échange à distance, lettre, tenue d’un cahier de réclamations, etc.).
Ce faisant, si le comité aspire à présenter une réclamation individuelle :
Non, il ne pourra l’envisager sans avoir obtenu, au préalable, l’accord formel du salarié concerné.
Cette solution s’impose avec la même force si un élu souhaite évoquer cette réclamation en interne, avec d’autres élus.
Rappelons, enfin, que les élus demeurent des intermédiaires facultatifs. Les salariés conservent, en effet, la liberté de porter directement leurs réclamations à l’employeur ou à ses représentants.
Cela ne permet pas à l’employeur, en revanche, d’instituer une procédure parallèle ayant pour objectif de dissuader les salariés de solliciter les représentants du personnel (Cass. crim., 20 mars 1984, n° 83-93.403). Celui-ci se rendrait ainsi coupable d’un délit d’entrave.
Il n’existe donc, à ce sujet, ni monopole ni priorité.
Si vous souhaitez en savoir davantage sur la procédure de présentation des réclamations et leur traitement, pensez à consulter notre documentation « CSE ACTIV » dans laquelle vous pourrez retrouver notre procédure interactive « Porter les réclamations des salariés ».
Juriste en droit social et rédacteur au sein des Editions Tissot
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