La reconnaissance par les conditions de travail : la boîte à outils de l’ergonomie

Publié le 30/04/2025 à 08:10
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Temps de lecture : 4 min

Les employeurs et encadrants font régulièrement face à une forte demande de reconnaissance venant des équipes. Dans un environnement économique complexe, où les leviers financiers sont encadrés, le déficit de reconnaissance sous forme de gratification peut être une source de mécontentement. 

Il existe d’autres leviers de reconnaissance qui ne portent pas sur des rétributions financières ou statutaires mais qui offrent la possibilité de s’interroger sur l’amélioration des conditions de travail. L’agence nationale pour l’amélioration des conditions de travail (ANACT) souligne notamment l’importance d’une reconnaissance fondée sur le travail*.

Les démarches de reconnaissance par l’amélioration des conditions de travail sont de vrais leviers pour améliorer la satisfaction des salariés, leur engagement, les fidéliser et créer les conditions d’une progression des performances de l’entreprise. Dans cette optique, les outils de l’ergonomie sont particulièrement adaptés à l’identification de pistes d’amélioration opérationnelles ayant de réels impacts.

Transformer les remontées négatives en pistes d’investigation

Il est en premier lieu nécessaire de comprendre les difficultés en captant les signaux faibles et forts émis : plaintes, accidentologie, absentéisme, problèmes de qualité, etc.  Cette étape est incontournable puisqu’elle permet de définir les pistes d’investigations à détailler dans le cadre de la phase suivante. 

A titre d’exemple, de nombreuses situations de conflits entre salariés tirent leur origine de dysfonctionnements que l’étude ergonomique peut faire émerger : collaboration opérationnelle entre services, répartition de la charge de travail et des tâches pénibles, etc. 

Observer et comprendre le travail

La seconde étape nécessite de se pencher sur le travail et ses conditions réelles. Il est alors nécessaire d’aller sur le terrain. Cela nécessite une prise de recul, un regard neutre et une posture de recueil et d’écoute. L’enjeu est de comprendre ce qui est réellement fait, les contraintes, les ressources, les aléas, les irritants, les stratégies et modes opératoires concrets déployés par les équipes. 

Une observation ergonomique permet d’identifier dans le détail : 

  • les tâches rĂ©alisĂ©es ;
  • les sollicitations physiques ;
  • l’origine et la frĂ©quence des interruptions ;
  • les arbitrages et contrĂ´les rĂ©alisĂ©s ;
  • ou encore les Ă©lĂ©ments de charge mentale. 

L’objectif étant d’avoir une analyse fine et objectivée des déterminants du travail. Cela permet notamment de mettre en évidence certaines tâches mal identifiées et pourtant très impactantes : contrôles informels qui permettent l’anticipation des problèmes ou à l’inverse opérations répétées sans valeur ajoutée, etc. 

Cette étape est incontournable. Elle permet de questionner les sources plurielles des difficultés professionnelles et peut également créer une dynamique de réflexion au sein des équipes sur les leviers d’amélioration. 

Disposer de solutions opérationnelles et adaptées

La dernière étape est la constitution d’un plan d’action avec l’ensemble des leviers opérationnels qui permettront d’améliorer la situation. Ces solutions portent à la fois sur : 

  • l’organisation : du travail, des Ă©quipes, la structuration des flux, l’utilisation des locaux ;

  • la technique : les outils utilisĂ©s, les besoins techniques supplĂ©mentaires, les optimisations envisageables ; 

  • l’humain : les modes opĂ©ratoires, les collaborations, la formation.

Ces solutions doivent être ambitieuses, opérationnelles et adaptées au besoin. En cela, leur définition est un travail collectif qui doit tenir compte des différents enjeux (commerciaux, techniques, financiers, etc.). Cela nécessite également de porter un soin particulier aux cahiers des charges des solutions identifiées. 

Les observations précises et la réflexion collective permettent d’éviter les écueils : solutions techniquement inadaptées, contournements… De nombreux outils, parfois onéreux, sont malheureusement sous-utilisés au regard de ces écueils, en raison d’un déficit d’analyse de l’activité. 

Les démarches d’intervention ergonomique sont un levier de progrès majeur dans les conditions de travail et la qualité de vie et, plus globalement, dans la politique de reconnaissance des entreprises. Elles nécessitent une méthodologie solide et adaptée au contexte pour disposer au final de solutions opérationnelles et qui auront des impacts.

SVP Ergonomie est spécialisé dans la santé au travail, le handicap et la prévention des risques professionnels. Avec plus de 30 ans d’expérience, SVP Ergonomie propose des solutions innovantes et éprouvées, adaptées aux réalités de chaque entreprise privée ou établissement du secteur public.

*ANACT, 10 questions sur la reconnaissance au travail, 2017

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Christophe Pouilhe

Consultant santé au travail au sein de SVP Ergonomie

Basé à Lyon, Christophe Pouilhe intervient depuis 10 ans auprès d’entreprises de tous secteurs d’activités pour promouvoir la santé au travail. Ses formations en ergonomie et en sociologie des …

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