Exposition professionnelle aux rayonnements ionisants : bilan 2022 de l’IRSN

Publié le 24/10/2023 à 11:28 dans Risques professionnels.

Temps de lecture : 3 min

Publié le 28 septembre 2023, le bilan annuel de l’IRSN (Institut de radioprotection et de sûreté nucléaire) met en avant une augmentation de l’exposition professionnelle aux rayonnements ionisants entre 2021 et 2022. La dose moyenne d’exposition reste toutefois inférieure aux niveaux des années antérieures à la pandémie de Covid-19.

Rayonnements ionisants : augmentation du nombre de travailleurs exposés en 2022

En vertu des missions qui lui sont attribuées par voie réglementaire, l’IRSN réalise chaque année un bilan de l’exposition et de la surveillance des travailleurs exposés aux rayonnements ionisants. Etabli à partir des données de la surveillance dosimétrique des travailleurs enregistrées dans le système d’information de la surveillance de l’exposition aux rayonnements ionisants (SISERI), ce bilan vise à mettre en évidence les tendances d’évolution des expositions professionnelles aux rayonnements ionisants dans les différents secteurs d’activité afin de faciliter la mise en œuvre de mesures préventives.

Le bilan annuel 2022 de l’IRSN recense un total de 386 080 travailleurs ayant fait l’objet d’une surveillance dans le cadre de leurs activités professionnelles utilisant des sources de rayonnements ionisants. Contrairement à ce qui avait été observé les années précédentes, le nombre de travailleurs suivis en 2022 connaît une légère diminution (-1,55 %) par rapport à 2021, principalement liée à la baisse du nombre de travailleurs suivis dans le domaine médical.

Tous domaines confondus, la dose individuelle moyenne est de 0,90 millisieverts (mSv) en 2022 contre 0,85 mSv en 2021, soit une hausse de 6 %. « Cette augmentation s’explique par l’amélioration de la situation sanitaire liée à la Covid-19, et plus particulièrement par la reprise du trafic aérien », explique l’IRSN. La dose individuelle moyenne reste néanmoins inférieure à celle des années qui ont précédées la crise sanitaire. Si près de 93 % des travailleurs suivis ont reçu une dose annuelle inférieure à 1 mSv, six cas de dépassements de la limite annuelle réglementaire de 20 mSV ont toutefois été recensés, contre un seul en 2021 et sept en 2020.

Rayonnements ionisants : des disparités importantes entre secteurs d’activité

Les tendances générales observées masquent toutefois des disparités importantes entre domaines d’activité. Les secteurs médical, dentaire, vétérinaire et de la recherche, bien que regroupant la majorité des effectifs suivis (respectivement 41 %, 11,5 %, 6,5 % et 3 %), présentent les doses individuelles moyennes les plus faibles (inférieures ou égales à 0,33 mSv). Les personnels navigants de l’aviation, exposés à la radioactivité naturelle par rayonnements cosmiques, présentent quant à eux les doses individuelles moyennes les plus élevées (1,41 mSv), suivis des travailleurs du nucléaire et de l’industrie non nucléaire (respectivement 1,26 mSv et 0,97 mSv).

Concernant le suivi de l’exposition interne aux rayonnements ionisants, le bilan de l’IRSN recense 231 030 analyses réalisées en routine en 2022, soit un nombre comparable à celui de 2021. Le nombre de cas avérés de contamination interne reste faible en 2022 : seuls quatre travailleurs ont présenté une dose efficace engagée supérieure ou égale à 1 mSv, la dose engagée la plus élevée étant de 4 mSv pour l’un d’eux.


Bilan 2022 des expositions professionnelles aux rayonnements ionisants en France

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Clara Godin

Juriste, rédactrice en droit de l’environnement et santé-sécurité au travail

Titulaire du Master 2 en droit de l’environnement de l’Université Paris-Saclay, j’ai d’abord exercé en bureau d’études en tant que juriste consultante hygiène-sécurité-environnement (HSE). J’exerce …