Transition écologique et dialogue social : un nouvel ANI a été signé

Publié le 06/07/2023 à 14:53 dans Relations avec les représentants du personnel.

Temps de lecture : 4 min

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Il se peut que les informations contenues dans cet article et les liens ne soient plus Ă  jour.

On en a peu parlé mais un nouvel ANI est entré en vigueur concernant le dialogue social et la transition écologique. Il contient des mesures qui peuvent vous intéresser sur les consultations et négociations obligatoires, la GPEC-GEPP ou encore la BDESE.

Un ANI qui ne vous impose rien mais vous donne des bonnes pratiques

Les outils juridiques actuels offrent un cadre permettant d’organiser le dialogue social en prenant en compte les enjeux environnementaux et en adaptant les modalités à chaque entreprise et chaque branche. Aujourd’hui l’objectif de l’ANI est de faciliter et encourager l’appropriation de ces outils par les acteurs sociaux de l’entreprise.

A cette fin, il passe en revue ce qui existe déjà pour encadrer et organiser le dialogue social relatif à la transition écologique. Il propose également des repères pratiques pour approfondir le dialogue social et identifier des leviers de changements.

Il ne s’agit donc pas de poser de nouvelles contraintes sur les entreprises mais d’identifier des pistes de discussion. Si le sujet vous intéresse il est donc particulièrement intéressant de consulter l’ANI :

Ce qui peut intéresser les employeurs

L’ANI fait diverses propositions relatives au dialogue social notamment :

  • nĂ©gocier un accord collectif pour enrichir et amĂ©liorer les moyens du CSE et des reprĂ©sentants des organisations syndicales afin d’assurer une mise en Ĺ“uvre sociale de la transition Ă©cologique ;
  • dĂ©velopper un dialogue social plus près du terrain en mettant en place des reprĂ©sentants de proximitĂ© susceptibles de transmettre les informations relatives aux mesures qui peuvent attĂ©nuer ou rĂ©duire les risques liĂ©s aux changements climatiques. Et inclure dans leur champ de compĂ©tence les sujets environnementaux ;
  • prĂ©voir des leviers d’action pour la transition Ă©cologique lors des nĂ©gociations pĂ©riodiques. Des nĂ©gociations peuvent aussi ĂŞtre engagĂ©es en dehors de toute obligation et servir de leviers Ă  la transition Ă©cologique. Exemples de bonne pratique : nĂ©gocier un accord sur le tĂ©lĂ©travail, actualiser l’accord temps de travail pour prendre en compte les alĂ©as climatiques (temps de pause, horaires, etc.), nĂ©gocier un plan de mobilitĂ©, intĂ©grer des critères environnementaux dans les accords d’intĂ©ressement, etc.

Notez le

Intégrer des critères verts dans les accords d’intéressement est actuellement en discussion au Parlement dans le cadre du projet de loi portant transposition de l’accord national interprofessionnel relatif au partage de la valeur au sein de l’entreprise. A suivre !

  • inscrire les informations environnementales dans la BDESE dans une perspective temporelle visant Ă  amĂ©liorer progressivement la performance environnementale de l’entreprise ;
  • enrichir la BDESE de nouveaux indicateurs par exemple sur l’utilisation des ressources (quantitĂ© d’eau utilisĂ©e, KWh consommĂ©s, matières premières, sol occupĂ©, tonnes de dĂ©chets) pour sensibiliser les acteurs de l’entreprise aux enjeux de compĂ©titivitĂ© et de productivitĂ© dans l’élaboration de sa stratĂ©gie d’entreprise.

Il alerte aussi sur le fait de veiller à ne pas rendre la compréhension des informations environnementales trop difficile en donnant trop d’informations. En l’absence de définition du Code du travail des conséquences environnementales de l’activité de l’entreprise, pour déterminer les informations qui doivent être données au CSE lors des consultations sur les conséquences environnementales, l’ANI donne des éléments qui peuvent servir de réflexion :

  • l’analyse environnementale (AE) dĂ©crite dans la norme 14001 ;
  • la prĂ©sentation de l’étude d’impact des projets de travaux, d’ouvrages et d’amĂ©nagements ;
  • l’application de la règle de proportionnalitĂ© : un projet qui n’aurait que peu d’impact environnemental pourrait faire l’objet d’une information succincte et inversement.

Il conseille également de mobiliser l’audit énergétique (DPE), le bilan des émissions de gaz à effet de serre, le plan de continuité de l’activité, etc.

Autre thématique intéressante pour vous : appréhender les enjeux environnementaux dans le cadre de la GPEC intégrée à la gestion des emplois et des parcours professionnels (GEPP).

L’ANI donne les étapes à suivre pour élaborer une GEPP permettant la mise en œuvre de la transition écologique :

1/ sensibiliser les salariés au regard du secteur et des spécificités de l’entreprise ;

2/ réaliser un bilan partagé afin d’anticiper les évolutions des métiers et compétences de l’entreprise liées à la transition écologique ;

3 /mettre en œuvre la démarche : notamment intégrer les enjeux environnementaux au plan de développement des compétences et mobiliser les outils pertinents tels que FNE-formation ou les prestations de conseils en ressources humaines auprès des TPE-PME.

L’ANI rappelle ainsi que s’agissant des entreprises de moins de 250 salariés, l’Etat octroie une aide financière pour l’élaboration d’un dispositif de GPEC avec l’aide d’un conseil extérieur à l’entreprise.

Notez le

L’ANI a été signé par les 3 organisations syndicales patronales et par la CFDT et la CFTC. Il s'applique donc à toutes les entreprises appartenant à un secteur professionnel représenté par les organisations patronales. Un comité de suivi, constitué de représentants des signataires, doit tenir une réunion sur les éléments à suivre avant le 31 décembre 2023.

Vous vous posez des questions sur les indicateurs verts de la BDESE ? Obtenez des réponses sur BDESE online. Vous pouvez aussi vous inscrire à notre newsletter dédiée aux relations sociales et à la BDESE.

ANI sur la transition Ă©cologique et le dialogue social du 11 avril 2023

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Anne-Lise Castell

Juriste en droit social