Comment prévenir la déprime et agir pour la santé mentale au travail ?
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Le bien-ĂŞtre psychologique des salariĂ©s est devenu un enjeu majeur pour les entreprises. Avec l’augmentation des troubles liĂ©s au stress et au burn-out (1 Français sur 5 touchĂ© chaque annĂ©e et 1 salariĂ© sur 2 qui s’estime en dĂ©tresse psychologique), la santĂ© mentale au travail s’impose comme une prioritĂ©. Il est donc capital de bien accompagner les employeurs pour les aider Ă jouer leur rĂ´le de prĂ©vention et d’initier des actions concrètes.Â
👉 Le point avec Axel Wantz, juriste aux Editions Tissot, pour mieux aborder la santĂ© mentale au travail.Â
Comment repérer un burn-out avant qu’il ne devienne critique ?
Le burn-out n’est pas un simple "coup de fatigue". C’est un syndrome complexe, avec des manifestations progressives : épuisement physique et émotionnel, cynisme, et désengagement au travail. Il est essentiel de détecter les signaux faibles comme l’anxiété persistante, l’insomnie, ou encore la baisse d’efficacité.
Un mĂ©decin confrontĂ© Ă un salariĂ© en situation de burn-out peut prescrire un arrĂŞt de travail pour ce motif. Et la Haute autoritĂ© de santĂ© (HAS) souligne l’importance de mettre une analyse des conditions de travail du salariĂ© Ă la disposition du mĂ©decin traitant.Â
Il est possible d’agir avant qu’il ne soit trop tard, grâce à une évaluation approfondie, via des outils comme le Maslach Burnout Inventory (MBI), qui permet d’aider les employeurs et les managers à repérer ces signes. Mais il est aussi important de former les responsables RH à analyser les conditions de travail, un facteur clé souvent lié à l’apparition du burn-out.
👉 Retrouvez le guide pour distinguer un burn-out d’un simple ras-le-bol passager
Comment le travail impacte-t-il la santé mentale ?
Selon l’OMS, le travail peut protéger la santé mentale des salariés s’il leur fournit un moyen de subsistance, leur donne un sentiment d’accomplissement et leur permet d’avoir des relations positives dans un cadre structurant.
Mais il peut aussi la dĂ©grader en cas de :Â
- sous-utilisation des compétences ; sous-promotion ou sur-promotion,
- charge ou rythme de travail excessif ; horaires incompatibles avec la vie sociale et familiale,
- fonctions mal définies ; manque de marge de manœuvre sur la définition des tâches ou la charge de travail,
- conditions de travail dangereuses ou pénibles,
- violence, harcèlement, discrimination, exclusion ; encadrement autoritaire,
- insécurité de l’emploi et salaire insuffisant….
Quelles actions concrètes pour limiter l’impact des nouvelles organisations du travail sur le bien-être des salariés ?
Les nouvelles formes d’organisation du travail – tĂ©lĂ©travail intensif, flexibilitĂ© mal gĂ©rĂ©e, ou surcharge de tâches – peuvent peser lourdement sur la santĂ© mentale des salariĂ©s.Â
Avec une augmentation de 25 % des troubles comme la dĂ©pression et l’anxiĂ©tĂ© depuis la pandĂ©mie (particulièrement chez les jeunes actifs et les managers), les entreprises ont un rĂ´le crucial Ă jouer.Â
👉 Découvrir les chiffres et analyses sur la santé mentale au travail
Nous leur recommandons donc de mettre en place des actions qui permettent de limiter les risques de burn-out par exemple :Â
- Former les cadres à reconnaître les signaux de stress dans leurs équipes et à adopter des pratiques managériales bienveillantes.
- Rééquilibrer les charges de travail, notamment en ajustant les horaires et les objectifs pour éviter l’épuisement.
- Mettre en place un cadre structurant, permettant aux salariés de mieux concilier vie professionnelle et personnelle, tout en assurant un soutien psychologique au besoin.
👉 Lire l’analyse sur l’impact des nouvelles organisations du travail sur la santé mentale