Baromètre 2025 : les RH au quotidien

Publié le 17/03/2025 à 17:06
·

Temps de lecture : 4 min

Les Editions Tissot et Payfit ont réalisé pour la 8ème année consécutive une enquête auprès de 829 professionnels des RH, afin de mieux comprendre leur quotidien et ses évolutions. Et cette année, les résultats dévoilent un métier sous tension, tiraillé entre aspirations et réalités.

Un moral en baisse et un manque de reconnaissance persistant : faut-il tirer la sonnette d'alarme ?

Année après année, le constat s’alourdit : les RH sont fatigués, peu reconnus et sous pression. Ils sont 66 % à estimer que leur métier se complexifie toujours plus, sans que les moyens suivent. Ni les salariés ni les directions de leurs entreprises ne semblent pleinement conscients de cette réalité. Pris en étau entre une charge administrative tentaculaire, des tensions budgétaires et des attentes croissantes, les professionnels des RH ont de moins en moins de marge de manœuvre. Pourtant, leur rôle est plus stratégique que jamais, notamment pour répondre aux enjeux d’attractivité, de fidélisation et de bien-être des employés.

Image

Rémunération : la grande oubliée de 2025

C'est un paradoxe frappant : alors que 66 % des RH pensent que les efforts de rémunération font partie des attentes fortes des salariés, la réalité est tout autre : les politiques salariales ne suivent plus. Les budgets sont contraints, et la volonté de revaloriser les salaires semble s’être effondrée. Néanmoins, le recrutement et la fidélisation des talents restent les priorités n° 1 des entreprises. 

Image
Image

Sans surprise, le recrutement est toujours une mission chronophage (3e place des tâches les plus consommatrices de temps) alors que les RH souhaiteraient lui accorder bien moins d’énergie (9e place dans les souhaits de priorisation). Résultat : des équipes RH confrontées à un marché du travail sous tension et à des attentes salariales grandissantes… Sans réel pouvoir d’action ? Le défi est de taille, d’autant plus que les RH eux-mêmes peinent à obtenir les moyens nécessaires.

Administratif vs QVT : le match inéquitable

2025 confirme un décalage criant entre les aspirations et la réalité du métier RH. 

La QVT est un enjeu en progression clairement affiché : 76 % des RH estiment que les salariés attendent davantage d’efforts sur la qualité de vie au travail. Et eux aussi en sont convaincus ! 

C’est simple : s’ils avaient le choix, c’est la mission sur laquelle ils passeraient le plus de temps. Pourtant, la réalité est différente : la QVT n’arrive qu’en 7ᵉ position des tâches concrètement effectuées. 

Pourquoi un tel écart ? Probablement parce que les RH sont accaparés par des sujets plus pressants et chronophages : gestion administrative, recrutement, organisation du travail… Des missions qui, bien que nécessaires et de plus en plus digitalisées/automatisées, ne leur permettent pas d’investir pleinement dans le bien-être des collaborateurs, et qu'ils aimeraient reléguer au second plan. 

Image

Le risque ? Que les promesses d'amélioration des conditions de travail ne se concrétisent pas, alors qu’elles sont pourtant un levier clé pour la fidélisation des talents.

Digitalisation : l'IA, entre prudence et méfiance

L’intelligence artificielle arrive dans les RH, mais sans révolution immédiate : seuls 17 % des professionnels disent l’utiliser régulièrement, et à peine 3 % en font un pilier de leur stratégie. Un démarrage timide qui s’explique par plusieurs facteurs. Si le coût est un frein commun à l’ensemble des outils digitaux RH, l’IA souffre surtout d’un déficit de confiance. 

Image

25 % des RH sont encore incertains de son impact réel, et 10 % la perçoivent comme un risque pour l’avenir de certaines fonctions RH. 

Mais l’intérêt semble là : 33 % envisagent d’y recourir à court ou moyen terme. Pour accélérer son adoption, les professionnels auront besoin de plus de garanties sur la fiabilité et la transparence des outils.

Image

Des RH en souffrance... jusqu'Ă  quand ?

Les RH sont à un tournant. Entre manque de reconnaissance et de moyens, et gestion administrative gargantuesque, ils peinent à concilier les attentes des salariés et les contraintes de l’entreprise. Pourtant, les besoins d’attractivité et de fidélisation n’ont jamais été aussi forts. Les RH semblent toujours prêts à relever ces défis. Pour les atteindre, ils ont besoin qu'on leur donne les moyens de se recentrer sur leurs missions stratégiques et de jouer leur rôle d'architecte du bien-être et de la performance en entreprise.

Image